Les clubs doivent verser la retenue à la source Le football n'est pas seulement une affaire de victoire et de défaite sur le terrain. C'est aussi une manne financière où les recettes et les dépenses se chiffrent à coups de millions. Notre football ne déroge pas à la règle. Les salaires des joueurs et des entraîneurs qui opèrent en Ligue 1 tunisienne sont exorbitants. Le ministère des Finances a décidé de mettre de l'ordre dans le secteur et les clubs ont été conviés à payer leurs impôts. En juillet dernier, une correspondance a été adressée aux clubs de la ligue 1, via la FTF, dans laquelle la direction générale des impôts exige le versement de la retenue à la source. Les quatre grands clubs ont été épinglés. L'Espérance doit verser 2 millions 100 mille dinars; le CA 1 million 600 mille DT; le CSS 1 million de DT et l'ESS 1 million de dinars. En attendant, les subventions des municipalités et des gouvernorats sont bloquées. Les clubs demandent une amnistie Selon nos informations, la direction des impôts a exigé les montants des salaires des entraîneurs et des joueurs pour les cinq dernières années, ce qui n'a pas été du goût des présidents des équipes de l'élite : «Nous refusons de payer la facture de nos prédécesseurs. Puis, les footballeurs tunisiens n'ont pas la culture des impôts. Ils ne savent même pas ce que c'est. Il faut du temps pour leur inculquer cette culture. De plus, nous n'étions pas préparés à cela. Sinon, nous aurions, en tant que responsables de clubs, retenu les montants nécessaires. C'est pourquoi, nous avons demandé, lors de la réunion tenue au siège de la FTF, une amnistie jusqu'au 1er juillet 2015 et de relever la retenue à la source à partir de l'année prochaine.», nous a fait savoir M. Maher Ben Aïssa, vice-président de l'Amicale des présidents de la Ligue 1. Passer aux statuts de sociétés sportives Notre interlocuteur ajoute : «En tant que responsables de clubs, nous ne sommes pas contre le versement des retenues à la source. Mais il faut que les choses se fassent par étapes. Le football tunisien est passé au professionnalisme en 1995. Le Smig était appliqué aux salaires des joueurs. Les salaires n'étaient donc pas imposables. Dix-neuf ans après, les temps ont changé. Il faut investir entre autres dans le tourisme sportif et surtout, revoir les statuts des clubs», conclut-il. Ceci dit, les dirigeants de certains clubs sont en partie responsables en gonflant les salaires des joueurs et entraîneurs. Il est temps de revoir les statuts des clubs. Passer aux statuts de sociétés sportives est une formule tangible. Quand on sait que le budget des 16 clubs de la Ligue 1 est estimé à 110 millions de dinars au titre de l'exercice 2013/2014, le semi-profesionnalisme actuel ne peut se poursuivre.