Au même moment où la fièvre festivalière commence à monter et où l'on s'apprête à entamer une nouvelle saison artistique, certains étaient occupés à amasser les prix, terminant en beauté, il faut le mentionner, leur "calendrier". Nous parlons ici de l'Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis qui a organisé, dernièrement, sa journée portes ouvertes et sa fête de fin d'année. Une clôture cent pour cent artistique — et comment! — qui a été l'occasion de récompenser les meilleurs étudiants des différents niveaux dans les différentes spécialités, mais aussi les lauréats des concours dans lesquels a participé l'Isbat. En effet, outre l'enseignement, l'activité de cette école-mère s'est distinguée pour cette année par une ouverture remarquable sur le milieu socioéconomique et la participation à des concours et projets à portées nationale et internationale. Concours dans lesquels les étudiants ont quasiment raflé tous les premiers prix (voir ci-dessous). De quoi donner des ailes à ces futurs artistes et designers, les encourager à aller à l'avant et les aider à "plonger" dans le monde professionnel en travaillant sur des projets concrets. Joindre l'utile à l'agréable Ce sont des affiches de prévention du dopage dans le domaine sportif que les étudiants ont conçues dans le cadre du concours national lancé par l'Anad (Agence nationale antidopage). Les travaux sélectionnés seront exposés à Paris au courant de l'année prochaine par l'Unesco. Toujours dans le même thème de la sensibilisation, des affiches ont été réalisées sur les thèmes de l'antitabagisme avec le ministère de la Santé publique, mais aussi de la prévention routière. Par ailleurs, un groupe d'étudiants de l'Isbat a remporté le premier prix, à l'échelle nationale, du concours de l'organisation internationale non gouvernementale, Sife international (avec le Centre des jeunes dirigeants). Ils ont conçu et réalisé des prototypes d'objets fonctionnels (parasol, luminaire, table, fauteuils, bijoux, etc.) autour du thème de l'Eco-design. Déjà, nous croyons savoir que des commandes ont déjà été passées par des industriels, à la grande surprise de ces lauréats qui voleront avec leurs projets à Los Angeles en octobre prochain pour concourir, cette fois, à l'échelle internationale. Cela, et sans oublier le concours organisé par l'UIB et celui par Tunivision en partenariat avec la Cité des sciences autour du fameux QR code. Un autre groupe d'étudiants a également pris part à "La Collection", un projet monté par l'IFC, l'Office national de l'artisanat et l'Isbat. Avec des designers et des industriels, ils ont créé des objets fonctionnels et modernes, inspirés de l'artisanat tunisien qui vont être, à ce qu'il paraît, intégrés dans le circuit de distribution, à l'échelle internationale. Les travaux ont été immortalisés dans un très beau catalogue. Et dans le cadre de la célébration du centenaire de Mohamed Jammoussi et de l'année Aly Ben Salem, l'Isbat a rendu hommage à ces deux artistes tunisiens en lançant deux concours, l'un pour le meilleur tableau qui rend compte de l'univers plastique de Aly Ben Salem et l'autre pour la meilleure interprétation d'une chanson de Jammoussi. Une prestation musicale qui a animé la fête de fin d'année dans laquelle ont été présents M. Abderraouf Mahbouli, recteur de l'Université de Tunis, les représentants des différents partenaires de l'Isbat, et bien évidemment M. Sami Ben Ameur, directeur de l'établissement, ainsi que les responsables, les enseignants et les étudiants. En réalité, c'est sans surprise aucune, puisque l'Isbat (ancienne Ecole des Beaux-Arts de Tunis) est la première structure universitaire dans notre pays qui dispense un enseignement académique à la fois théorique et pratique des arts plastiques et du design — on l'oublie souvent ! — dans trois spécialités qui sont le design graphique, le design produit et le design espace. Ce n'est que depuis seulement une dizaine d'années que d'autres établissements universitaires offrant plus ou moins le même enseignement ont ouvert leurs portes et dont les enseignants sont d'ailleurs dans leur quasi-totalité, presque, ressortissants de l'Isbat. C'était donc le temps de la récolte pour l'institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis. Maintenant c'est celui des vacances, en attendant une autre année universitaire, d'autres défis à relever et, espérons-le, d'autres succès. Et encore une fois, bravo !