«Ennahdha aurait dû déclarer son soutien à un candidat ou plus dans la course au Palais de Carthage», a estimé Kalthoum Badreddine, membre du Conseil de la choura au mouvement Ennahdha, présidente de la commission de la législation générale à l'Assemblée nationale constituante (ANC). «Prendre ses distances sur cette question importante n'est pas conseillé en cette étape», a ajouté Kalthoum Badreddine, jointe au téléphone par l'agence TAP, deux jours après l'annonce par le mouvement Ennahdha de laisser à ses partisans le choix de soutenir le bon candidat pour la présidence. «Ennahdha aurait pu soutenir une personnalité pouvant garantir l'équilibre entre les pouvoirs ainsi que le processus transitionnel et ne s'opposant pas aux objectifs de la révolution, des critères réunis par plus d'un candidat», a ajouté Mme Badreddine. Elle a expliqué que son parti «n'a pas été clair dans ses choix à ce sujet, afin de contrer l'hégémonie de n'importe quel parti», rappelant qu'elle a appelé, avec 28 autre membres du Conseil de la choura, à la nécessité de soutenir un ou plusieurs candidats. «Cet appel a été lancé en application des recommandations issues de la réunion du Conseil de la choura, le 29 octobre, ayant fixé jeudi et vendredi dernier pour trancher sur ce sujet, ce qui n'a pas été fait», a-t-elle rappelé. Kalthoum Badreddine a estimé également qu'«Ennahdha ne manquait pas de compétences et de cadres pouvant se présenter à la présidentielle et être une véritable alternative dans la course, mais il a préféré s'abstenir, par souci de couper court à la politique du parti dominant...». Kalthoum Badreddine a nié que ce choix «soit motivé par la volonté d'Ennahdha de laisser la porte ouverte à une éventuelle coalition avec Nida Tounès pour former le prochain gouvernement». «Cette question ne se pose pas actuellement puisque tout sera connu à la lumière des résultats de la présidentielle», a-t-elle fait valoir. Le vote effectué par les membres du Conseil de la choura du mouvement Ennahdha sur le soutien ou non à un candidat à la présidentielle a donné 72 voix contre et 29 voix pour, rappelle-t-on.
