L'Agence aura le statut d'établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministre de la Défense. Renforcement du tissu sécuritaire mis en place lors des législatives et fermeture des frontières avec la Libye pendant 4 jours à compter du jeudi 20 novembre Le projet de décret relatif à la création d'une «agence du renseignement et de la sécurité de défense» a été validé, a annoncé le ministre de la Défense nationale, Ghazi Jeribi, précisant que cet organisme aura le statut d'établissement public à caractère administratif (EPA) placé sous la tutelle du ministère de la Défense. Jeribi, qui s'exprimait dans une déclaration de presse, à l'issue de la réunion du Conseil des ministres, tenue, hier, au palais du gouvernement à La Kasbah, a précisé que ce projet de texte proposé par son département «revêt la plus haute importance dans un contexte de lutte contre le terrorisme» et procède d'une «vision globale de l'institution militaire et du dispositif sécuritaire dans son ensemble». Le système de renseignement envisagé, a encore expliqué le ministre, se substituera à la direction générale de la sécurité militaire et aura un champ de compétence plus étendu qu'elle. Il prendra en charge le volet sécuritaire pour ce qui est de sécuriser les installations militaires et veiller aux règles de discipline, d'engagement et d'allégeance à la patrie auxquelles sont tenus les militaires, outre le volet se rapportant à la collecte et au traitement du renseignement. Ce système comporte, aussi, la mise en place de tout un programme destiné à glaner et à analyser le renseignement aux fins d'exploitation optimale, a-t-il ajouté, indiquant qu'auparavant «le renseignement sécuritaire ne manquait pas mais son analyse faisait défaut». Or, «c'est le renseignement qui détermine les stratégies». D'après le ministre de la Défense, la nouvelle agence fonctionnera sur la base d'une approche globale impliquant, non seulement, les ministres de la Défense et de l'Intérieur, mais, aussi, des départements comme ceux de l'Education et des Affaires religieuses. D'autre part, le porte-parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, a indiqué que la réunion du conseil des ministres a été consacrée aux ultimes préparatifs de l'élection présidentielle. Réuni sous la présidence du chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaâ, le Conseil a pris connaissance de l'exposé du ministre de la Défense, Ghazi Jeribi, et du ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, sur les différentes mesures prises pour assurer le bon déroulement du premier tour de la présidentielle, prévu le 23 novembre. Les deux ministres ont rappelé la persistance des menaces sécuritaires qui visent le processus électoral, ce qui, selon eux, nécessite d'importants efforts des appareils militaire et sécuritaire pour mener des opérations anticipatives, a précisé Nidhal Ouerfelli. Le porte-parole du gouvernement a, en outre, souligné que le Conseil a insisté sur la nécessité de renforcer le tissu sécuritaire mis en place lors des élections législatives et de fermer les frontières avec la Libye pendant quatre jours à compter du 20 novembre, et ce, dans le but de conforter les mesures de sécurité dans et aux alentours des centres de vote. Le Conseil a également examiné deux projets de loi. Selon Nidhal Ouerfelli, le projet de loi relatif au dépôt légal a été approuvé. Ce projet de loi, a-t-il précisé, consacre un volet spécifique au dépôt légal de manière indépendante des dispositions du décret-loi 115/2011 relatif à la liberté de la presse, de l'impression et de l'édition. Le dépôt légal ne concerne pas uniquement le domaine de la presse mais inclut aussi d'autres volets tels que les morceaux de musique, les films et certains documents audiovisuels, précise-t-on de même source. Le deuxième projet de loi approuvé concerne la création d'un comité des droits humains, sa composition, la représentavité en son sein, le mode d'élection de ses membres, son organisation et ses responsabilités conformément aux dispositions des articles 125 et 128 de la Constitution.