Sécuritairement, le scrutin du 23 novembre s'est déroulé sans entraves. Mais ce «sans-faute», bien que tout à fait flatteur et rassurant, ne veut pas dire que le second tour de la présidentielle sera une promenade de santé pour nos policiers et soldats Chou blanc, échec, fiasco, etc., tous les termes sont valables pour illustrer l'incapacité des terroristes de mettre à exécution leurs sombres menaces, à l'occasion du dernier scrutin du 23 novembre. Les takfiristes ont, en effet, beau «jurer» de saboter cet important rendez-vous électoral, d'ensanglanter les urnes et, par conséquent, de paralyser la transition démocratique, rien n'y fit. Ce ne fut plutôt qu'un feu de paille pour des terroristes qui ne s'en prennent qu'à nos vaillants policiers et soldats qui leur font barrage, avec une rare efficacité. Au point qu'on n'a enregistré aucun incident, aucune tentative d'attentat. Pas la moindre alerte. La bonne gestion sécuritaire a été, ce jour-là, d'autant plus rigoureuse que les habitants des trois régions les plus chaudes, à savoir Le Kef, Kasserine et Jendouba, ont pu voter le plus tranquillement du monde, bien que les centres électoraux n'aient fonctionné que pendant cinq heures (contre dix dans les autres centres du pays). C'est que ces trois gouvernorats, il est vrai considérés comme le terrain de prédilection des cellules jihadistes, étaient les plus exposés aux menaces terroristes. Ce «sans-faute», tout à fait flatteur par les temps qui courent, n'est dû ni au hasard, ni à la passivité de l'ennemi. Il est, plutôt, le fruit d'un plan préventif techniquement exemplaire. En effet, outre l'effet d'anticipation généré par une exploitation judicieuse et intelligente des aveux arrachés, ces dernières semaines, aux dangereuses cellules démantelées récemment à Sidi Bouzid, à Jendouba, à Kasserine, au Kef et à Gafsa, on a constaté, en parallèle, une meilleure rigueur au niveau de l'application du plan d'alerte, et pour cause : - Une omniprésence imposante des agents de l'ordre et des soldats dans les points névralgiques (axes routiers, artères principales, frontières). - Un quadrillage musclé et sans faille des centres de vote. - Des opérations de fouille non-stop aux accès de ces centres. - Un suivi de tous les instants par les cellules de crise relevant des ministères de l'Intérieur et de la Défense. D'où l'obligation de rendre un vibrant hommage aux différents départements de ces deux ministères qui nous ont gratifiés d'un beau remake des élections législatives. Inadmissible Paradoxalement, une seule ombre au tableau : le traitement pour le moins qu'on puisse dire inadmissible dont ont été victimes policiers, gardes nationaux et soldats. En effet, alors que Dieu seul sait combien ces derniers avaient souffert ce jour-là, en se tapant quelque 14 heures de travail, il est bizarre de constater qu'on leur a servi parfois tardivement de maigres sandwiches, sans plus, sans compter les moments d'irritation qu'ils ont vécus, à cause de l'indiscipline de certains électeurs et de la présence parfois envahissante, devant les centres de vote, d'intrus faisant encore campagne pour des candidats en lice ! Attention à la seconde mi-temps Tout cela pour dire que certains oublient peut-être que c'est grâce à ces vaillants soldats et policiers que le scrutin du 23 novembre a vécu et a été une réussite totale. Ils ont omis que l'échéance du second tour de la présidentielle et sa réussite ne dépendront pas que de l'Isie, ni des observateurs des élections, ni encore du taux de participation, mais qu'on le veuille ou pas, du rendement et de l'abnégation des services des ministères de l'Intérieur et de la Défense, tout simplement parce que les menaces terroristes persistent.