Pour son premier déplacement hors de France, depuis sa nomination, la ministre française de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, a opté pour la Tunisie. Un déplacement, affirme-t-elle, qui manifeste clairement le soutien de la France à la transition démocratique en Tunisie. Mais encore, il témoigne de la volonté de la France de consolider son partenariat avec la Tunisie. A ce titre, la visite de deux jours de la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche s'est soldée par la signature de cinq accords de coopération dont 3 intéressant particulièrement l'enseignement supérieur et la recherche alors que les autres se rapportent au domaine de la formation professionnelle et de l'enseignement. Des conventions dont la finalité est d'échanger les expériences et les expertises, surtout en matière de recherche scientifique, de technologie et d'enseignement supérieur. L'objectif ultime n'est autre que de gagner les enjeux de la qualité. Signature de cinq accords de coopération L'ensemble des conventions a été signé hier, à Tunis, en présence des ministres tunisiens concernés, en l'occurrence, Tawfik Jelassi, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Hafedh Laâmouri, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, et Fethi Jarray, ministre de l'Education. Aussi, les deux pays ont-ils signé, à travers leurs ministres respectifs, une convention cadre de coopération dans le domaine de l'éducation ; une déclaration d'intention sur la coopération dans le domaine du numérique éducatif. Celle-ci, précise-t-on, tend à promouvoir une éducation moderne et de qualité. Il s'agit de favoriser l'échange d'expériences entre la France et la Tunisie dans le domaine du numérique, notamment en soutenant la création, la mise en ligne et le partage de ressources numériques éducatives, surtout de cours en ligne ouverts à tous (CLOM, français traduit de l'anglais MOOC : Massive Open Online Courses) sur des plateformes numériques francophones, comme France Université Numérique (FUN) ou celle de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUG) sur le champ de l'enseignement supérieur. Autre accord signé, la déclaration d'intention sur la coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche. Un accord qui tend à dynamiser encore plus la recherche en France et en Tunisie, il s'agit de développer et d'accompagner la création de nouveaux accords de partenariat et renforcer les échanges et concertations entre institutions de recherche françaises et tunisiennes ainsi que les actions conjointes dans le domaine de la valorisation de la recherche et de l'innovation. Mais encore, les accords bilatéraux ont concerné une lettre d'intention entre le ministère français de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère tunisien de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Un accord qui vise l'élévation des qualifications et l'adaptation des compétences, le développement des activités économiques et le renforcement des échanges entre les deux pays. Elle prévoit également de s'acheminer progressivement vers la mise en place de centres d'excellence de formation professionnelle. Sans compter que la ministre française a également procédé à la signature d'un accord portant création d'un laboratoire mixte international, en partenariat avec l'Institut de recherche sur le développement (IRD). Mille bourses annuelles attribuées aux étudiants tunisiens L'idée est de consolider la coopération bilatérale dans les domaines de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le cadre d'un partenariat stratégique visant à consolider la recherche scientifique et universitaire en Tunisie et à valoriser les recherches scientifiques communes, avec la mise en place d'un partenariat stratégique pour consolider l'échange d'étudiants et d'enseignants chercheurs et pour soutenir les entreprises innovantes. Initule de rappeler que la France demeure le premier partenaire économique et financier de la Tunisie. Mais encore, elle accueille 65% des étudiants tunisiens effectant leurs études à l'étranger. A cela s'ajoute, comme l'a souligné la ministre, quelque 1000 bourses annuelles, soit environ 2 millions d'euros, sont attribuées par l'ambassade de France pour la mobilité des étudiants tunisiens alors que 5,8 M€ sont fournis par la Tunisie. Rappelons également que 200 parcours créés depuis 2012 conduisent à un double diplôme tunisien et français, de niveau ingénieur ou master dont certains sont délivrés par les plus prestigieuses Grandes Ecoles françaises (Centrale, Mines, Ponts, Ensam) et les meilleures écoles et formations tunisiennes. La France constitue ainsi le 1er partenaire de la Tunisie dans le domaine de la recherche scientifique et technologique. Mieux, elle souhaite maintenir cette place en poursuivant son action engagée de longue date dans les secteurs de la coopération scientifique et de l'innovation. Dans un contexte d'accélération du rythme des réformes relatives au rapprochement des secteurs académiques et productifs en Tunisie, cette coopération vise depuis plusieurs années à favoriser le continuum recherche/enseignement/industrie, tout en garantissant une reconnaissance au plus haut niveau scientifique. La visite de la ministre française de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche réaffirme ainsi la volonté de son pays de renforcer la coopération avec la Tunisie.