Le festival de la méditerranée de la Goulette a entamé sa 36e édition, avant-hier, occupant de nouveau la Karraka, ou Espace Culturel Méditerranéen. La soirée a commencé bien avant 22h00, avec une animation de rue, organisée au centre de la ville, assurée par la troupe du spectacle «3safer l'avenue», de Slim Sanhaji. Le plat principal, celui qui s'est tenu à 22h00 au Fort de la Goulette, est «Foot-folies», dernier né de l'Ecole nationale des arts du cirque de Tunis (Enact). Ce sont les élèves de la 3e promotion de cette école que l'on a pu découvrir pendant une heure sur scène. Une quinzaine de circassiens en herbe s'offrant à trapèzes et acrobaties en plein air : ce genre de spectacles ne court pas les rues en Tunisie. Pourtant, sous d'autres cieux, il est commun d'en trouver, même dans les villages. Gilles Baron, son concepteur, a eu l'idée de le lier au plus populaire des jeux : le football, présent dans une série de tableaux qui retracent les moments forts et moins forts d'un match, avec ses cartons rouges, la joie d'un penalty réussi, les conflits entre joueurs… Le spectacle est surtout centré sur le quotidien des quartiers populaires, souvent rythmé par l'actualité footballistique qui unit et sépare les camps. Sur scène, une vieille voiture abandonnée donne le coup d'envoi et ponctue les chorégraphies. On sort de cette voiture, on y revient avec de grands gestes, habillés en différents looks, avec la récurrence des maillots des équipes de foot locaux. Entre le sol de la scène, les mâts chinois et les balançoires, l'espace a été occupé de façon à en faire un élément de jeu à part entière. Cela donne tout de même au spectacle un cardiogramme irrégulier. Parfois, la cadence monte et le public suit avec des applaudissement, stupéfié par les prouesses des circassiens. D'autres fois, le rythme tombe et le fil conducteur entre les tableaux se perd. Le tout donne un sympathique petit spectacle de pur divertissement, sans grande prétention.