«Ken ya makèn... Ken ya zéman»... un conte de mille et une couleurs de Ezzeddine Brari à la galerie Kalysté à La Soukra. Belle destinée d'artiste que celle du peintre plasticien tunisien Ezzeddinz Brari : il «rêve sa peinture, ensuite, il peint ses rêves», comme disait Van Gogh. Depuis qu'il s'est consacré à la peinture, il ne cesse, toujours librement, de percevoir et d'évoquer la sensibilité humaine, de représenter ses «rêves» et ses souvenirs d'enfance sur la toile et de donner une dimension intemporelle à son œuvre. Près d'une vingtaine de toiles ont été abritées à la galerie Kalysté, témoignant de son talent et de sa grande passion pour l'art. Elégance, particularités et richesse sont les principaux traits qui caractérisent ses toiles, puisant dans notre mémoire collective et dans notre patrimoine tunisien pour en transmettre ce qu'il y a de plus intéressant et de plus captivant. Les artisans de La Médina, les réunions familiales, les célébrations traditionnelles,... Ezzeddine Brari nous donne l'occasion de retrouver notre bel héritage tunisien, nos coutumes et nos traditions aux parfums exquis de jasmins, de henné, de café «arabe»... dans divers lieux évoquant chaleur et convivialité, inspirant beauté et sérénité. En effet, le bien-être ressenti face à de telles œuvres nous fait comprendre pourquoi ce passionné d'art s'est adonné, avec la maturité de son esprit et la sagesse de ses rêves, au plaisir de repeindre et de reproduire la richesse de notre pays, ainsi que la beauté de tout le paysage tunisien. Au travers chacune de ses œuvres, il cherche à révéler, au-delà des apparences, le souffle puissant d'une poésie que chaque élément de cette époque contient. En utilisant le dessin comme fondation de l'image, Brari produit une œuvre fine et délicate: portraits, natures mortes, paysages,... de ses traits sûrs, il évoque la beauté, empreinte de mystère. La lumière éclate au cœur de ses créations, dont le lyrisme discret est servi par la subtilité d'une palette nuancée, délicate et sensible. Sa pâte est onctueuse, nourrie et charnelle. Les couleurs trônent impériales les tons de bleu, de blanc réchauffées par des terre, ocre, oranger, donnant ainsi aux œuvres une vibration lumineuse et vivante. Se crée, alors, un monde intime et discret, dirigé par les émotions du peintre que les taches de couleurs embellissent. Une peinture raffinée et intemporelle au service de sujets intimes et touchants. Une peinture qui éclaire ce qui l'entoure et offre le rêve à celui qui la contemple. Les amateurs n'ont plus que deux jours pour apprécier ce travail qui vaut le détour, puisque l'exposition prend fin demain. Ronz Nedim