La milice chiite Ansaruallah s'est emparée du palais présidentiel dans le cadre d'une offensive menée contre la capitale depuis septembre. Ansaruallah, la puissante milice chiite au Yémen s'est emparée du palais présidentiel à Sanaa et encerclait la résidence du chef de l'Etat, après avoir lancé une attaque contre le convoi du Premier ministre Khaled Bahah lundi. Le chef d'Ansaruallah, Abdel Malek al-Houthi, a affirmé que "toutes les options sont ouvertes" contre le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Les miliciens "veulent renverser le régime", a affirmé la ministre de l'Information Nadia Sakkaf sur son compte Twitter. Une structure fédérale au coeur du problème Depuis le 21 septembre, la milice contrôle en grande partie la capitale yéménite. Les houthis -le nom donné aux miliciens- n'ont cessé de monter en puissance depuis leur entrée à Sanaa après avoir mobilisé des milliers de personnes contre les autorités accusées de corruption. Cette nouvelle offensive montre qu'elle entend étendre son influence à l'ensemble de la ville, après leur refus d'entériner un projet de Constitution sur une structure fédérale qui les priverait notamment d'un accès à la mer. Avant ça, ils avaient enlevé le chef de cabinet du président et l'un des architectes du projet de Constitution. Selon April Longley Alley, experte du Yémen à l'International Crisis Group, "ce rapt est un message à M. Hadi indiquant que les houthis ne reviendront pas sur leur rejet d'une structure fédérale à six régions". Ils "utilisent la violence pour parvenir à leurs fins". Le soutien de l'ancien président La milice chiite est soupçonnées d'être appuyée par l'Iran chiite, et semble aussi bénéficier du soutien de l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui garde une forte influence et des réseaux. Lors des combats d'hier, ils auraient bénéficié de l'aide de forces loyales à Ali Abdallah Saleh, selon un officier de la garde présidentielle. Des éléments des Forces spéciales sont passées sous commandement des houthis qui ont pris une position stratégique surplombant le palais présidentiel, sans aucune résistance. Ennemis jurés d'Aqpa Depuis plusieurs années, le Yemen est le théâtre de violences liés aux houthis, au réseau Al-Qaïda et aux indépendantistes sudistes. Les combats ont déjà poussé plusieurs ambassades occidentales dont celle de France à fermer leurs portes. Depuis la révolte populaire de 2011 qui a poussé Ali Abdallah Saleh au départ, le pouvoir central a été marginalisé par Ansaruallah et son ennemi juré Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) qui ont accru leur influence en s'emparant notamment de plusieurs régions.