L'organisation internationale appelle les différentes parties dans les deux pays à respecter leurs engagements et éviter toute escalade Abstraction faite de la réussite du processus de la transition démocratique en Tunisie, la situation générale dans les pays dans lesquels le printemps arabe a dressé son chapiteau est plus que préoccupante. Si le Yémen est en passe de sombrer dans le chaos, la Libye a d'ores et déjà fait un saut dans l'inconnu. Cette situation latente au pays d'Omar El Mokhtar a poussé le Mission d'appui des Nations unies pour la Libye (Manul) à exprimer de vives « préoccupations au sujet d'allégations de violation du cessez-le-feu que les parties au conflit avaient unilatéralement déclaré en début de semaine », selon le bureau du porte-parole du secrétaire général de l'ONU. Une trêve fragile La Mission, présidée par l'Espagnol Benrardino Léon, « continue d'exhorter les parties à discuter et à s'engager au plus vite en faveur de mesures concrètes pour consolider la trêve et lutter contre toute violation de celle-ci. », selon Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU. Pour ce qui est du dossier yéménite, le secrétaire général a exprimé sa « grave préoccupation » pour la détérioration de la situation dans ce pays. Il a aussi déploré les violents combats entre les groupes armés d'Ansarallah et la garde présidentielle du président yéménite à Sanaâ. Il a toutefois appelé toutes les parties à cesser « immédiatement les hostilités, exercer un maximum de retenue, et prendre les mesures nécessaires pour rétablir la pleine autorité pour les institutions gouvernementales légitimes ».« Toutes les parties doivent respecter leurs engagements pour résoudre les différends par des moyens pacifiques pour assurer la pleine application de l'accord de partenariat national pour la paix et conformément à l'issue de la Conférence du Dialogue national et de l'Initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et la mise en œuvre d'un mécanisme pour l'application de ces accords. », a-t-il ajouté. Ban Ki-moon condamne l'enlèvement de Bin Mubarak Le secrétaire général a par ailleurs condamné l'enlèvement, le 17 janvier du Dr Ahmed Awadh Bin Mubarak, directeur du bureau du président de la République du Yémen, M. Abd Rabbo Mansour Hadi. Il a appelé à sa libération immédiate tout en rappelant les différents acteurs du paysage politique yéménite leurs obligations en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. M. Ban a exhorté toutes les parties à rester pleinement engagées avec son conseiller spécial sur le Yémen afin de lui permettre de continuer à exercer les bons offices du secrétaire général, en étroite coopération avec les membres du conseil de coopération du Golfe et le Conseil de sécurité des Nations Unies. De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU ont exprimé, avant-hier, sa profonde préoccupation de l'aggravation de la crise politique et sécuritaire au Yémen. Ils ont aussi rejoint l'appel du secrétaire général de l'ONU pour que les parties puissent mettre en œuvre un cessez-le-feu « durable » tout en soulignant l'importance de la pleine mise en œuvre des termes de l'accord de partenariat national pour la paix et la sécurité, y compris son annexe résultant de la conférence du Dialogue national et l'initiative du Conseil de coopération du Golfe. Les membres du Conseil de sécurité ont souligné que le président Abdo Rabbo Mansour Hadi est la seule autorité légitime fondée sur les résultats des élections et les termes de l'initiative du Conseil de coopération du Golfe. Le projet de constitution prometteur Les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont exhorté toutes les parties au Yémen à résoudre leurs différends par le dialogue et la consultation, à rejeter les actes de violence pour atteindre des objectifs politiques, à s'abstenir de toute provocation, et à respecter pleinement les résolutions 2014 (2011), 2051 (2012) et 2140 (2014). « À cet égard, les membres du Conseil de sécurité appuient pleinement les efforts déployés par les bons offices du conseiller spécial du secrétaire général, Jamal Benomar, ainsi que les pays du CCG et des initiatives du G10. », souligne une note onusienne.Le Conseil de sécurité s'est félicité de l'achèvement d'un projet de constitution et son renvoi à l'autorité nationale et a souligné ses vives attentes du début de la consultation publique sur le projet. Enfin, les membres du Conseil de sécurité ont appelé toutes les parties à s'engager rapidement dans la finalisation de la constitution d'une manière « constructive qui réponde aux aspirations du peuple yéménite ».