La Manul envisage de convoquer un certain nombre d'autres pistes à un stade ultérieur, précisant que celles-ci comprendront des représentants des parties politiques libyennes, les forces sociales et tribales, ainsi que les groupes armés. Deux gouvernements, deux parlements, deux armées (celles de Haftar et de Fajr Libya), des milices et des brigades armées à chaque coin de rue, un Emirat à l'Est et un territoire morcelé entre tribus rivales et groupes terroristes (Ansar Echaria, Daech et Aqmi), le kidanpping est devenu monnaie courante ainsi que le grand banditisme, telle est la réalité de ce qui reste de la Libye. Entre-temps, il n'y a plus d'Etat en Libye. Depuis la chute du régime de Kadhafi, le pays est parti en éclats, la population est livrée à elle-même et la solution politique du conflit est désormais plus utopique que le mythe d'Atlantide. Parallèlement, la communauté internationale continue de caresser l'espoir pour trouver une issue pacifique à travers un dialogue politique et inclusif au pays d'Omar Mokhtar. Des résultats qui se font attendre Or, depuis que la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a pris les choses en main pour limiter la casse, et ce, par le biais de pourparlers pluripartites entamés les 14 et 15 janvier à Genève, aucun résultat n'a été enregistré sur le terrain. Même l'application de l'agenda portant sur la formation d'un gouvernement d'union nationale et des dispositions sécuritaires englobant un cessez-le feu et l'évacuation des villes par les groupes armés a été renvoyée aux calendes grecques. La question qui se pose est la suivante: sommes-nous devant un dialogue de sourds ou un dialogue byzantin? Malgré la stérilité de ces pourparlers et l'immobilisme qui en résulte, un nouveau cycle de dialogue politique libyen, facilité par l'ONU, a dressé, avant-hier, son chapiteau à l'Office des Nations unies à Genève (Onug), centre de diplomatie multilatérale le plus actif du monde et théâtre de nombreuses négociations historiques. La Manul persiste et signe Le représentant spécial du secrétaire général en Libye, M. Bernadino Leon, a déclaré que l'atmosphère et les discussions demeurent «positives». «J'encourage toutes les parties à aborder les négociations dans un esprit d'ouverture et de réconciliation, guidées par l'intérêt du peuple libyen», a-t-il fait savoir. Parallèlement, la Manul a précisé que plus tard dans de cette semaine, une autre réunion dans laquelle seront conviés « les représentants des conseils municipaux et locaux ainsi que de villes et villages à travers la Libye pour discuter des mesures de confiance et les moyens de les mettre en œuvre ». Rappelons que la mission onusienne avait déjà annoncé qu'elle envisage de convoquer un certain nombre d'autres pistes à un stade ultérieur, précisant que celles-ci comprendront des représentants des parties politiques libyennes, les forces sociales et tribales, ainsi que les groupes armés. L'urgence d'une intervention militaire Alors que l'organisation internationale ne ménage pas ses efforts pour trouver une issue pacifique au bourbier libyen, l'urgence d'une intervention militaire reste la plus réaliste pour plusieurs réfugiés libyens en Tunisie. «Je me demande comment on peut croire à un dialogue politique entre des marionnettes sous l'influence de groupes armés ou jihadistes. La notion même d'un Etat n'a pas de fondement tant que chaque faction veut asseoir son hégémonie sur l'autre sans parler des agendas extérieurs qui manipulent les uns contre les autres. A mon avis, il faut combattre le mal par le mal. Pour remettre de l'ordre dans la demeure libyenne, il faut une intervention militaire», a déclaré Seif Al-Nallouti, un réfugié libyen en Tunisie et membre d'un think tank.