Des hommes armés issus d'un groupe d'extrême gauche turc ont pris en otage hier dans un tribunal d'Istanbul un magistrat chargé d'enquêter sur la mort d'un jeune homme lors de la fronde antigouvernementale de 2013. Dans une déclaration publiée sur un site internet qui lui est proche, ce groupe marxiste clandestin, connu pour ses nombreux attentats commis depuis les années 1990 en Turquie, a menacé de tuer le procureur Mehmet Selim Kiraz s'il ne satisfaisait pas un certain nombre de revendications. Le chef de la police de la métropole, Selami Altinok, a indiqué aux journalistes que des efforts sont déployés «pour qu'il n'y ait aucune effusion de sang» et que «tout marche bien pour l'instant». Des médiateurs, dont notamment le président du barreau d'Istanbul, Ümit Kocasakal, sont en contact avec les preneurs d'otages, ont rapporté les médias. Selon les médias turcs, le commando avait menacé dans sa déclaration sur internet de tuer le procureur d'ici 12h35 GMT si les policiers responsables de la mort de Berkin Elvan ne faisaient pas d'ici là de «confession publique» et s'ils n'obtenaient pas la promesse qu'ils seraient traduits devant un «tribunal du peuple». Aucun policier n'a pour l'heure été formellement mis en cause dans l'enquête ouverte récemment. Selon certains médias, l'irruption du commando du Dhkp-C dans le palais de justice d'Istanbul pourrait avoir été facilitée par la panne d'électricité géante qui a frappé la Turquie hier, en profitant d'une panne des détecteurs de métaux situés à l'entrée. En début de soirée, une forte déflagration et des coups de feu ont retenti dans le tribunal d'Istanbul où les hommes armés retenaient encore le procureur. Les autorités n'avaient pas encore confirmé, hier soir, une éventuelle intervention des forces de l'ordre contre les preneurs d'otages.