Les deux matches de la Ligue des champions étaient l'occasion d'analyser l'état actuel de l'équipe espérantiste — version De Morais — passée miraculeusement en une année d'outsider à celui de favori absolu en Ligue I et pourquoi pas en Ligue des champions. D'une part, les «Sang et Or» ont su faire face à l'immense attente de leurs supporters, parvenant même à la transformer en force intérieure et influente. Face à un 4-2-3-1 camerounais intelligent en contre et habile au milieu durant vingt minutes, l'Espérance Sportive de Tunis n'a pas pu construire le jeu. D'où une question : cette équipe «sang et or» peut-elle aller au bout de ses intentions avec l'association Ragued-Chaâlali-Afful-Eduok ? Tactiquement, l'EST a été bloquée par la mobilité des joueurs camerounais. Elle joue avec un seul attaquant de pointe, N'djeng, avec un milieu consistant (Ragued-Chaâlali-Afful-Harbaoui), mais toujours avec le même système. Face au Cosmos, les «Sang et Or» s'installèrent, mais dans leur camp. Yaâcoubi et Jabeur jouent si 'écartés qu'on croirait voir presque une défense à trois. Mbarki a été amorphe, alors que Béjaoui a été le plus offensif malgré qu'il soit toujours devant Eduok et Harbaoui (en doublon). Les «Sang et Or» alternent alors les phases de possession sans prise de risque. Ils foncent vers le but et se montrent dangereux. Le Cosmos ne se découvre pas, presse les latéraux et Eduok : une façon d'entrer dans le match et de faire peur. Etat d'esprit et talent En dépit d'une mi-temps cafouillante, l'EST a réussi à sortir vainqueur grâce à deux penaltys, tirés victorieusement par le revenant Yannick N'djeng. Et pourtant, les «Sang et Or» sont toujours dangereux. Effet Radès ou pas, ils gagnent les duels. L'équipe possède des joueurs de talent tels que Eduok, Afful et Cruz qui sera qualifié prochainement. En seconde période, Darragi a fait son entrée pour remplacer Harbaoui qui a été à l'origine des deux penaltys. Profitant des espaces laissés sur les couloirs, les camarades de M'hirsi se sont créé plusieurs occasions. Néanmoins il a fallu un exploit individuel de Chaâlali pour tripler la marque. La question est de savoir ce que De Moraïs veut de cette équipe. Le Portugais doit améliorer l'équilibre défensif. Obligée de faire le jeu, l'Espérance a quand même gagné dans cette lourde tâche. Les «Sang et Or» pourraient être plus dangereux.