Sur intervention du bureau exécutif de l'Ugtt, on essaye de trouver, aujourd'hui, une solution à la grève générale des professeurs d'université prévue pour demain Aujourd'hui, lundi 13 avril, se tiendra une réunion de dialogue entre la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le ministère de tutelle. Objectif: trouver un compromis ou une solution qui pourrait annuler la grève générale que les enseignants du supérieur envisagent d'observer demain, mardi 14 avril. Houcine Boujarra secrétaire général de la fédération, confie à La Presse: «A la suite de l'intervention du bureau exécutif de l'Ugtt, le ministère de l'Enseignement supérieur nous a contactés pour proposer la tenue de la rencontre d'aujourd'hui sans préciser quelles revendications nous allons examiner ensemble. Nous aurions aimé que le ministère prenne attache avec nous au cours de la semaine écoulée afin d'éviter que les négociations ne se déroulent sous la pression du temps ou dans la précipitation. En tout état de cause, nous acceptons de dialoguer. Toutefois, nous demeurons attachés à la satisfaction de nos revendications». Il ajoute : «Nos demandes ne sont pas nouvelles. Elles datent de 2011 à l'époque où Atef Chaâbouni était ministre de l'Enseignement supérieur dans le gouvernement intérimaire de Béji Caïd Essebsi. Nous avons obtenu satisfaction mais nous attendons toujours que les accords signés soient appliqués, voilà près de cinq ans». Mais en quoi consistent ces revendications ? «Nos demandes, précise Houcine Boujarra, sont d'ordre matériel et moral. Nous exigeons que les primes sur lesquelles il y a eu accord soient servies aux enseignants universitaires. Il s'agit de la prime de la rentrée universitaire, de celle de l'encouragement des enseignants exerçant au sein des universités de l'intérieur de la République et du paiement d'anciens arriérés concernant les commissions de recrutement, les directeurs de laboratoires et centres de recherche. Pour ce qui est des revendications à caractère moral, elles touchent essentiellement la démocratisation des méthodes de direction de l'institution universitaire dans le sens où les directeurs qui sont élus seront révoqués au cas où ils perdraient la confiance des deux tiers des membres du conseil scientifique de l'institution dont ils ont la charge. A l'heure actuelle, un directeur élu termine son mandat de trois ans même si la majorité des membres du conseil scientifique décident de le boycotter». Le S.G. de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique révèle à La Presse qu'il existe «certaines tentatives de faire échouer la grève sur instigation du parti au pouvoir qui essaie de diaboliser les syndicalistes, les accusant de chercher à torpiller l'année universitaire. Au sein de la Fédération qui parle au nom de 16 mille enseignants sur près de vingt mille (les 4 mille restants ne sont pas statutaires et ne sont pas appelés à observer la grève), nous appelons les professeurs universitaires à préserver leur indépendance et à ne pas faire l'amalgame entre leur appartenance partisane et leur appartenance syndicale».