M. Essid a gardé le silence au terme de son inspection et n'a donné aucune déclaration Dans la foulée de ses visites dans les régions, depuis qu'il a pris ses fonctions, Habib Essid, chef du gouvernement, a multiplié l'action sur le terrain. Pas plus tard qu'hier, il s'est rendu dans quelques zones du gouvernorat de Tunis. Objectif : être plus proche des citoyens et à l'écoute de leurs préoccupations. A Gammarth, dans la banlieue nord de la capitale, le chef du gouvernement a consacré sa matinale à s'enquérir de la situation des enfants résidant au village SOS, avant de se diriger vers le siège de l'association Besma pour l'emploi des handicapés, laquelle fait partie des biens confisqués par l'Etat au lendemain de la révolution. Aujourd'hui, l'état des lieux est déplorable. L'actuelle gestionnaire judiciaire désignée à la tête de l'association pour assurer sa direction n'a, semble-t-il, pas pu préserver ni la structure ni les conditions professionnelles des employés. Ces derniers ont tenté de s'exprimer devant le chef du gouvernement, mais ils en ont été dissuadés et, semble-t-il, menacés de renvoi de leur travail. Le chef du gouvernement n'a pas, quant à lui, caché son mécontentement à l'égard de la dégradation de la situation. Au port de plaisance, situé dans la zone de Gammarth, aussi, les choses ne sont pas en règle et on s'attend à ce que le chef du gouvernement intervienne pour débloquer la situation. Nettoyage à la sauvette... avec des traces Arrivé au centre-ville de Tunis, M. Essid s'est rendu à la place Barcelone, où il s'est informé des conditions de travail au niveau de la Sncft et de la gare des trains. Une importante station ferroviaire installée dans un environnement pollué qui suscite dégoût et désolation. Puis, le chef du gouvernement a parcouru, à pied, l'avenue Charles de Gaulle, jadis piétonne, mais plus maintenant, puisque les automobilistes impunis s'y hasardent sans scrupule. La rue est renommée pour ses étalages anarchiques qui envahissent l'espace. Au passage de M. Habib Essid, tout a été enlevé pour dégager la voie. Mais le chef du gouvernement a constaté, de visu, les traces des déchets. Ensuite, destination la Médina. Bien escorté, M. Essid a créé l'événement auprès des passants et des commerçants. Sollicité de partout, il n'a pas manqué de faire escale ici et là. Son objectif est d'entendre de quoi se plaignent les artisans. Les bijoutiers n'ont pas eu la chance de se faire entendre. Ils sont restés sur leur faim. Essid a pris le chemin vers l'arrondissement municipal de la médina de Tunis. Et là, clôture de visite d'inspection, sans un mot. Les journalistes l'accompagnant, une demi-journée durant, n'ont pas pu recueillir les impressions du chef du gouvernement ni les décisions qu'il compte prendre à la suite de cette visite.