Les exigences actuelles de la sélection ne permettent pas encore des pas de géant, mais ce qui paraît aujourd'hui un apprentissage peut devenir une réussite éclatante... Le constat ne manque pas de retenir l'attention: du côté de la Fédération de Lutte, il y a comme une volonté débordante pour faire valoir une vision et un projet sportif pour l'avenir. Les lutteurs dans leurs différentes catégories devraient à ce titre faire face à une équation aussi difficile que contraignante: la conciliation de l'immédiat et du long terme. Objectif: redonner à la lutte son rayonnement et son rang d'antan. Cela ne pourrait, cependant, se faire qu'à partir de la base, c'est-à-dire les clubs et les catégories des jeunes. C'est-à-dire l'école de la vie. Il faut dire à ce propos que l'acte de remise en cause est à la fois une obligation et un choix. C'est aussi une invitation à rêver pour tous les lutteurs qui se voient capables de relever les défis lancés et atteindre les objectifs tracés. Pour avoir cette volonté de vaincre chevillée au corps, les lutteurs en ont envie et savent aller même au-delà de ce qui est permis. Une fois que l'on sait s'adapter aux circonstances, que l'on a envie de gagner, que reste-t-il alors pour aller encore plus loin? Il reste la flamme, il reste l'expérience et tout ce qui s'ensuit... La lutte tunisienne a trouvé aujourd'hui des athlètes presque d'un type particulier au sens où ils rappellent les caractéristiques des champions d'autrefois. Leurs possibilités, mais aussi leurs limites sont en eux. Comme toujours, elles tiennent dans l'adaptation aux contingences et dans l'aptitude à les exploiter à bon escient. A la fleur de l'âge, la plupart des lutteurs d'aujourd'hui ont encore beaucoup à prouver. Leurs dispositions naturelles leur confèrent le statut d'athlètes pleins de promesses. Ce n'est pas toutefois suffisant car ils ne doivent pas se contenter d'évoluer sur leur talent. Ils sont dans l'obligation de continuer encore et toujours à se remettre en question. De l'ombre à la lumière, le fil ne devrait jamais être rompu. D'ailleurs, toutes les prochaines échéances continentales les exhortent à de grands exploits et de nouvelles consécrations. La manière forte En attendant, les athlètes retenus par le staff et la direction technique ont laissé de bonnes impressions lors du dernier tournoi de la ville de Tunis, organisé aussi à la mémoire de feu Abdelaziz Oueslati. Que ce soit en lutte libre, ou en lutte gréco-romaine, la Tunisie a dominé les débats en remportant la première place dans les deux catégories. En lutte libre, la moisson tunisienne est de l'ordre de trois médailles d'or, une médaille d'argent et cinq médailles de bronze. En gréco-romaine, les lutteurs tunisiens ont également fait le plein en remportant trois médailles d'or, trois argent et une médaille de bronze. Sept pays ont pris part à cette première édition du tournoi de la ville de Tunis. Il s‘agit de : l'Egypte, la Jordanie, la Grèce, la Pologne, l'Algérie, le Tadjikistan et bien sûr la Tunisie en tant que pays organisateur. Ordre et progrès, c'est la devise des équipes nationales dont la force actuelle est à chercher dans la valeur des lutteurs et dans leur détermination à accéder aux plus hautes marches des podiums. Les exigences actuelles ne permettent certainement pas des pas de géant, mais ce qui paraît aujourd'hui un apprentissage peut devenir une réussite éclatante... Résultats Lutte libre Médailles d'or : Ayoub Barraj (74 kg), Chedly Mathlouthi (57 kg), Maher Ghanmi (65 kg) Médaille d'argent : Radhouène Chebbi (125 kg) Médailles de bronze: Imed Kedidi (86 kg), Mohamed Saâdaoui (97kg), Ali Ayari (70 kg), Adem Douita (65 kg), Slim Trabelsi (97 kg) Lutte gréco-romaine Médailles d'or : Skander Missaoui (80 kg), Haykel Achouri (85 kg), Radhouène Chebbi (130 kg) Médailles d'argent : Slim Ben Nasr (59 kg), Fahmi Meddeb (66 kg), Rached Ben Mosbah (75 kg) Médailles de bronze : Mohamed Chamlali (66 kg), Yassine Chaâmbi (96 kg). Jalel MESTIRI