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Diversification des partenaires économiques et commerciaux Débat radiotélévisé, hier soir, sur le thème du développement et de la coopération internationale
• Près de 10.000 cadres tunisiens travaillent actuellement à l'étranger • Se mobiliser pour réaliser, dans les meilleurs délais, les objectifs du XIIe Plan, conformément aux orientations du programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, a animé un débat, diffusé hier soir, sur Tunis 7 et la radio nationale. Le débat a porté sur les objectifs du XIIe Plan (2010-2014) qui prévoit la réalisation d'un taux de croissance annuel moyen de 5,5% et la promotion de créneaux porteurs à fort contenu technologique et employabilité. Cette tribune de dialogue a eu à évoquer, également, l'option pour les plans de développement « mobiles» dans la perspective d'adapter l'économie du pays aux mutations internationales et de limiter ainsi l'impact des chocs exogènes. Les participants ont mis en exergue la capacité de l'économie tunisienne à résister, au cours de la dernière période, aux différentes crises qui ont touché l'ensemble des économies du monde et se sont interrogés sur les mesures décidées en vue de concrétiser dans les meilleures conditions les objectifs du XIIe Plan de développement. Un plan adapté aux mutations Dans sa réponse, M. Jouini a indiqué que l'adoption de plans mobiles a été dictée par la conjoncture mondiale et vise à atténuer l'effet des retournements de conjoncture sur l'économie nationale. Il a fait savoir que de nos jours il n'est plus concevable d'opter pour un plan de développement "statique" dans la mesure où ce type de stratégie développementale ne tient pas compte des mutations qui surviennent sur la scène internationale. Le ministre devait passer en revue les possibilités qu'offre le plan mobile en matière d'évaluation, de suivi et d'ajustement. Il a qualifié d'«ambitieux» les objectifs fixés par le XIIe Plan et affirmé que leur réalisation est, au regard d'une conjoncture mondiale poussive, difficile mais possible. Accélération du rythme de croissance Les intervenants ont évoqué des thèmes liés à la réalisation, au cours du prochain quinquennat, d'un taux annuel moyen de croissance de 5,5%, au volume global d'investissements prévus et aux moyens à mobiliser pour les financer. Dans sa réponse, M.Jouini a souligné l'enjeu de réaliser un taux de croissance de 5,5% et insisté à ce que ce taux soit atteint afin de satisfaire les demandes additionnelles d'emplois, estimées à 420.000, pour le prochain quinquennat. Il a rappelé que les besoins de financement des projets inscrits dans le XIIe Plan sont évalués à 120 milliards de dinars. Ils seront assurés à hauteur de 73% par l'épargne nationale, soulignant l'importance de compter sur les ressources propres du pays et de réduire, autant que possible, le recours à l'endettement extérieur. Le ministre a annoncé qu'un bureau de conseil international sera sélectionné, au cours de la prochaine période, pour mettre au point une stratégie sur l'économie numérique et l'outsourcing. Il a indiqué que les efforts de l'Etat seront axés, au cours du prochain quinquennat, sur l'impulsion des investissements dans les secteurs innovants et l'accroissement du nombre des diplômés dans les spécialités scientifiques et techniques à 39.000 en 2014, contre 26.000 en 2009. Développement régional : nouveaux éclairages Plusieurs participants ont demandé des éclairages sur les principaux projets programmés dans les régions, durant le XIIe Plan (2010-2014), suggérant d'accorder aux régions davantage de prérogatives, lors de la conception et de la réalisation des projets. L'ultime but étant d'adapter ces projets aux spécificités des régions et à leurs potentialités. M. Jouini a déclaré qu'une enveloppe de 4 milliards de dinars sera affectée au financement de tronçons autoroutiers et de bretelles devant relier les différentes régions du pays et que des crédits de 8 milliards de dinars seront alloués pour moderniser l'infrastructure dans les régions (équipement, communication, transport). Il a ajouté que, durant le quinquennat (2010-2014), les programmes de développement intégré seront parachevés et profiteront à 90 délégations prioritaires où résident 2,7 millions d'habitants, outre la mise en œuvre d'une nouvelle stratégie visant l'amélioration des conditions de vie dans les zones frontalières et la sédentarisation des habitants de ces zones, et ce, à travers la création de projets viables tendant à diversifier la base économique et à créer des emplois permanents. Dans cette perspective, les études stratégiques sur l'identification des potentialités dont recèlent les régions et sur les moyens de les valoriser seront intensifiées. L'accent sera mis également sur le renforcement des attributions des régions et de leur rôle dans la conception et l'identification des projets à vocation régionale. Une attention particulière sera portée à l'action associative dans l'impulsion du développement régional à travers la conclusion de contrats de partenariat entre les associations, d'une part, les conseils régionaux et municipaux, d'autre part. Répondant à des demandes d'éclaircissement sur les programmes qui seront initiés en matière de promotion d'énergies renouvelables, le ministre a évoqué le Programme solaire tunisien (PST) et annoncé qu'un bureau d'études international sera chargé de piloter une étude sur les activités économiques amies de l'environnement. Impact de la crise de la zone euro Il a rappelé, qu'en matière d'environnement, la Tunisie est liée par des conventions avec des pays avant-gardistes en la matière, à l'instar du Japon, l'Espagne, l'Allemagne et la France. Les intervenants ont porté également un intérêt particulier à la coopération internationale et aux relations économiques de la Tunisie avec l'extérieur. Ils ont demandé d'amples éclairages sur quatre dossiers : l'impact de la crise de la zone euro sur l'économie tunisienne, l'avancement des négociations tuniso-européennes sur le statut avancé, l'accès de la Tunisie à de nouveaux marchés extérieurs et la promotion de la coopération technique. Concernant le premier dossier, M. Jouini a fait ressortir la capacité, internationalement reconnue, de la Tunisie à résister aux chocs exogènes et à réagir positivement aux mutations, faisant remarquer qu'il est tout à fait naturel que la crise de la zone euro se répercute sur l'économie tunisienne dont 75% de ses échanges extérieurs se font avec l'Union européenne (UE), son principal partenaire. Il a ajouté qu'en dépit de l'importance de ces échanges et au regard de la part tunisienne limitée dans le marché européen (1%),la Tunisie dispose encore d'une grande marge de manœuvre et d'importantes opportunités aux fins de stimuler ses échanges économiques avec l'UE, de mobiliser de nouveaux flux d'investissements directs européens et de promouvoir la coopération technique et la recherche scientifique avec les pays de l'Union. Le ministre a relevé que la Tunisie s'emploie à diversifier ses partenaires commerciaux et ses échanges économiques avec d'autres pays et zones du monde, le but étant de ne pas dépendre d'un seul partenaire économique. S'agissant des négociations entre la Tunisie et l'Union européenne au sujet du Statut avancé, le ministre a indiqué que les propositions de la Tunisie ont été favorablement accueillies par la Communauté européenne. Au sujet de la coopération technique, M. Jouini a évoqué que près de 10.000 cadres tunisiens travaillent actuellement à l'étranger dans le cadre de la coopération technique et que le degré élevé de qualification des coopérants tunisiens a encouragé plusieurs multinationales à coopérer avec la Tunisie dans le cadre de programmes de coopération triangulaire. Il a ajouté que la Tunisie assure à l'heure actuelle la formation et l'encadrement de bon nombre de cadres venus de plusieurs pays frères et amis. Le ministre a appelé toutes les parties concernées, gouvernement, société civile, citoyens, à se mobiliser pour réaliser, dans les meilleurs délais, les objectifs du XIIe Plan de développement, et ce, conformément aux orientations du programme présidentiel «Ensemble relevons les défis».