Par M'hamed JAIBI La rotation opérée au secrétariat général, doublée de la nomination de trois vice-présidents à Nida Tounès, semble bien matérialiser un nouveau deal consensuel destiné à dépasser définitivement les velléités de «rébellion» qui s'étaient, un moment, manifestées à travers l'appel à la tenue d'un «conseil national» contre le gré de la direction, puis les absences répétées de Hafedh Caïd Essebsi des réunions du Bureau politique. Trop pris par ses fonctions à la tête de la diplomatie tunisienne, appelée à corriger le tir après l'expérience de la Troïka, Taïeb Baccouche, qui ne pouvait, de ce fait, mener à bien son rôle de dynamo du parti comme secrétaire génèral, a donc cédé cette responsabilité de premier plan à un autre bosseur, Mohsen Marzouk, lequel quittera donc la présidence dès le retour de Béji Caïd Essebsi des States. Beau parleur et bon communicateur, Marzouk s'est également illustré par d'impressionnantes qualités de conciliateur. Il a su convaincre tous les protagonistes du bien-fondé de cette petite restructuration qui lui accorde le beau rôle, celui de sauveur de l'unité du parti, mais qui lui ôte sa fonction, si convoitée, de Conseiller du président de la République. Autour de Mohamed Ennaceur, président du parti, cinq hommes issus du Bureau politique graviteront désormais, formant pour ainsi dire une sorte d'exécutif rassemblant les diverses sensibilités ayant fondé le parti : Taïeb Baccouche, Faouzi Elloumi, Hafedh Caïd Essebsi, Mohsen Marzouk et Boujemaâ Remili. Un staff plus aisé à réunir et à consulter dans l'urgence que les 34 membres du BP, et qui pourra mener les mille combats au quotidien qui attendent un parti au pouvoir. A la condition que soit résolu «à la base» le problème des structures, par une reconfiguration qui sache reconnaître et réconcilier toutes les énergies militantes que recèle ce grand parti formé autour de Béji Caïd Essebsi et qui attend d'être un vrai parti.