Hier, à Hammamet, les membres de la commission administrative nationale ont avalisé les choix du bureau exécutif, appelant à ce que le dialogue se poursuive avec le gouvernement. Objectif : faire le maximum pour que les grèves programmées d'ici début juin prochain soient annulées On s'attendait à ce que les membres de la commission administrative nationale de l'Ugtt réunis, hier, à Hammamet, avalisent les nouvelles orientations que le bureau exécutif a décidé d'épouser à la lumière des développements survenus ces derniers jours sur la scène sociale et caractérisé notamment par une pléthore de grèves anarchiques paralysant l'ensemble du pays, en particulier dans les régions du bassin minier. Hier, les membres de la commission administrative nationale ont exprimé leur soutien à la décision du bureau exécutif selon lequel le prélèvement des jours de grève est acceptable au cas où la grève serait déclarée anarchique et non avalisée par la direction centrale de l'Ugtt. «Quant aux grèves légales soutenues par l'Ugtt, il est inadmissible que le gouvernement sanctionne les grévistes en les privant d'un jour ou deux de salaire. D'ailleurs, depuis la révolution, on n'a pas prélevé un seul jour de salaire pour un seul gréviste. Et les menaces proférées par Néji Jalloul, ministre de l'Education, à l'occasion de la dernière grève des enseignants du secondaire, sont restées lettre morte», soulignent les participants aux assises de Hammamet.Et il semble que l'Ugtt a choisi de changer de tactique puisque, désormais, même les grèves considérées comme légales peuvent faire l'objet de négociations avec le gouvernement. Hier, Mouldi Jendoubi, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, l'a déclaré clairement : «Nous appelons le gouvernement à un tour de dialogue sur la possibilité de trouver une solution aux débrayages programmés d'ici fin mai et début juin. Quant aux grèves anarchiques, elles n'engagent en rien l'Ugtt qui appelle ses militants à respecter le règlement intérieur de leur organisation et à éviter de suivre les parties qui essayent de faire monter les enchères à des fins politiques». En d'autres termes, et même si Mouldi Jendoubi ne le dit pas crûment, l'Ugtt accorde le feu vert au gouvernement pour que les grévistes anarchiques soient pénalisés financièrement.