Nidaa Tounès va-t-il devenir à son tour, un parti-passoire? Après un départ en trombe, l'heure est au doute. Les défections succèdent aux exclusions. Militant de la première heure de ce parti, Abdelaziz Mzoughi a vu ses activités gelées après avoir critiqué «l'absence de démocratie dans le parti». Seul Ennahdha est pour le moment épargné par ce phénomène et le sera sans doute pour longtemps, étant un parti doctrinaire où on entre, comme on entre en religion. Encore que des voix discordantes s'y sont fait entendre dernièrement lors de la discussion de la constitution et suite au rapprochement avec Nidaa Tounès, mais sans pour autant franchir les lignes rouges. Parti attrape-tout, la formation de Béji Caïd Essebsi est exposée à ce genre de problème plus que d'autres, d'autant plus que la diversité idéologique de ses adhérents l'apparente beaucoup plus à un front qu'à un parti classique. Jusque-là, la cohabitation entre les trois grands courants s'y est faite sans trop de difficultés, mais à entendre Lazhar Akremi, porte-parole de Nidaa qui était dimanche l'invité de S. El Ouafi, les choses sont plus graves qu'on ne le pensait, non pas qu'il ait fait des révélélations fracassantes, mais par ses silences même lorsque son parti était attaqué par les invités, ses explications embarrassées, son regard absent, ses oui, mais, ses no comment. Par contre, il n'a cessé tout au long de l'émission d'encenser...Rached Ghannouchi. Quel message voulait-il donner ? Il est vrai qu'un militant, ça se tait, ou ça démissionne. Akremi a choisi de se taire, contrairement à Mzoughi, Yaïche et Ben Hassine, mais ses silences ont été pires que les déclararations les plus tonitruantes. C'est vrai qu'il existe un déficit de démocratie dans votre parti Mais c'est le lot de tous les partis qui se construisent ou qui ont des leaders charismatiques Alors de grâce arrêtez vos chamailleries, ne désepérez-pas les Tunisiens. Tags : Béji Caïd Essebsi Nidaa Tounès Ennahdha Abdelaziz Mzoughi Rached Ghannouchi Samir El Ouafi