Des imams ont prié jeudi devant le siège de Charlie Hebdo à Paris et dénoncé l'attentat meurtrier perpétré mercredi contre l'hebdomadaire satirique. Appelée à réagir, la communauté musulmane de France, la première d'Europe avec ses cinq millions de membres veut se démarquer de la manière la plus nette des agresseurs. «Ce ne sont pas des musulmans, ils n'ont rien à voir avec l'islam, ce sont des criminels, des barbares», a déclaré l'imam tuniso-français Hassen Chalghoumi, à Shemsfm. Il a exhorté les musulmans de france à prendre part au côté de leurs concitoyens à la manifestation qui sera organisée dimanche à Paris, en signe de solidarité avec ce journal. «C'est un test crucial pour nous pour exprimer notre solidarité et notre attachement à la France. Nous sommes tous des Français», s'est-il exclamé. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exhorté jeudi les imams de toutes les mosquées de France à condamner dans leurs sermons du vendredi la violence et le terrorisme. Les musulmans français se plaignent souvent d'être stigmatisés par leurs concitoyens français. On ne compte plus les agressions contre les mosquées, ni les profanations des cimetières musulmans sans que leurs auteurs soient arrêtés et traduits en justice. Les différents sondages montrent une progression inquiétante de l'islamophobie qui s'est traduite notamment par la montée du Front national lors des dernières élections. Cet attentat ne pouvait pas plus mal tomber. Il risque de conforter l'opinion publique dans l'idée que l'islam est une religion violente.
