Dix terroristes tués par les forces armées tôt ce lundi matin suite à une attaque lancée contre une caserne militaire près de Ben Guerdane, à 25 km du poste frontalier avec la Libye, Ras Jedir. Les affrontements ont fait sept victimes dont deux militaires, deux gardes nationaux, deux policiers et un douanier. Deux terroristes blessés ont été arrêtés par les forces armées. Ce bilan, confirmé à 9 heures du matin, reste sujet à évolution, notamment pour ce qui est des terroristes tués. Alors que des renforts sont acheminés sur les lieux, l'armée et les forces sécuritaires ont appelé la population à rester à la maison et signaler tout suspect. Aussi, l'entrée de l'île Djerba par El Kantara a été verrouillée. Tout avait commencé peu avant 5 heures du matin lorsqu'un groupe terroriste formé de dizaines d'éléments s'est attaqué à la caserne, alors que d'autres s'étaient dirigés vers l'hôpital où ils ont volé une ambulance et la voiture d'un infirmier. Cherchant à rallier en leur faveur la population locale et à la monter contre les autorités, notamment les Douaniers qu'ils accusent de menacer le commerce informel, première source de revenu dans la région, des terroristes se sont rassemblés au centre-ville, lançant leurs appels au soulèvement par mégaphones, selon des témoins sur place. Le chef du gouvernement Habib Essid, qui ne s'est pas encore exprimé sur ces évènements, s'est réuni tôt ce lundi matin à Dar Dhiafa avec les ministres de la Défense nationale et de l'Intérieur, avant de se rendre au palais de Carthage, rencontrer le chef de l'Etat. De son côté, le ministre des Finances, Slim Chaker, affligé par le décès d'un douanier, était dès les premières heures en contact permanent avec le directeur général des Douanes pour suivre l'évolution de la situation, s'enquérir de l'état de santé du douanier blessé, et donner ses instructions afin de renforcer les mesures sécuritaires aux postes frontaliers.
Cette attaque déjouée, l'une des plus fortes jusque-là enregistrée, est interprétée comme une ultime tentative à prendre d'assaut la ville de Ben Guerdane pour en faire un émirat djihadiste, à l'entrée sud-ouest de la Tunisie. Elle intervient quelques jours seulement après la tentative d'infiltration d'éléments terroristes rapidement identifiés, dans la proche banlieue de Ben Guerdane, par la Garde nationale et l'armée. Mais, surtout après le bombardement américain, le 19 février dernier, d'un repaire de terroristes à Sabratha, à près de 80 km des frontières tuniso-libyenne, faisant une cinquantaine de morts, essentiellement des takfiristes de l'Etat Islamique.
Maintenue en état d'alerte, l'armée tunisienne qui vient de renforcer son dispositif de défense par l'aménagement d'un rideau de sable adossé à une tranchée qui s'étend sur plus de 250 km de frontières communes, se déploie sur l'ensemble de la zone, avec force de troupes, d'équipements et de blindés. L'aviation militaire, intervenue ce matin à Ben Guerdane est mise à contribution, tout comme la marine qui patrouille au large.
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