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Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, était sensible à toutes les souffrances... sauf à celles des Palestiniens !
Publié dans Leaders le 02 - 08 - 2016

Elie Wiesel, Prix Nobel de la Paix 1986, écrivain et journaliste de nationalité américaine, est mort le 2 juillet 2016 couvert d'honneurs de la part – notamment - de la France, des Etats Unis et de la Grande Bretagne. Il a échappé heureusement à l'enfer des camps de « la solution finale » des nazis allemands à l'âge de quinze ans. Il y a vu mourir son père dans des conditions atroces ainsi que sa mère et sa plus jeune sœur. Il consacrera sa vie «au devoir de mémoire» et donc à rendre compte des atrocités et des crimes allemands, sur les conseils du grand écrivain catholique François Mauriac. Il avait prononcé un vœu après la guerre: «Que toujours, partout où un être humain serait persécuté, je ne demeurerai pas silencieux.» Il s'élèvera contre l'oppression et l'injustice en Bosnie-Herzégovine, au Rwanda, au Darfour, en Afrique du Sud… mais pas en Palestine !
Invité en 1989 par l'archevêque Desmond Tutu - Prix Nobel de la Paix 1984 - à condamner Israël pour son oppression des Palestiniens et sa collaboration militaire avec le régime de l'apartheid en Afrique du Sud, il répondra qu'il lui répugne de critiquer Israël. Parlant dans une synagogue new-yorkaise, Mgr Tutu devait déclarer: «Il m'est très, très difficile de comprendre la politique d'Israël vis-à-vis des Palestiniens. Si vous changez les noms, la description de ce qui arrive dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie est celle-là même qui se passe en Afrique du Sud.» (The New York Times, 4 février 1989)
Citoyen américain d'abord!
Né en 1928 en Roumanie, Wiesel est recueilli en France par l'Oeuvre Juive de Secours aux enfants (OSE) en 1945 et y vivra jusqu'en 1956, à la fin de ses études de philosophie à la Sorbonne. A Paris, il sera correspondant de l'organe de presse de l'organisation terroriste Irgoun. En 1947, Albert Einstein écrira au New York Times pour dénoncer la venue aux Etats Unis de son chef, Menahem Begin, responsable des massacres de Palestiniens et notamment de celui du village de Deir Yassine, le 9 avril 1948, et qui fit plus de 250 victimes. Lors de son séjour en France, il n'arrivera à décrocher un entretien avec le Président du Conseil Pierre Mendès-France… que lorsque ce dernier se retirera des affaires ! En 1963, Wiesel obtint la nationalité américaine… et, pour ne pas la perdre, il refusera la présidence de l'Etat d'Israël comme le lui suggérait Netanyahou… qui trouvait Reuven Rivlin… trop à gauche!
A l'annonce de son décès, Benjamin Netanyahou - que Wiesel a toujours soutenu, sans la moindre faille ou réserve - déclara qu' «Elie a exprimé… la victoire sur la cruauté et le mal» (Libération, 3 juillet 2016) Son soutien permanent au Premier Ministre et ses incursions répétées dans la politique israélienne – et notamment son engagement en faveur des colons illégaux - lui attirèrent l'hostilité de la gauche. L'éditorialiste du quotidien de centre gauche Haaretz lui reprocha récemment de ne pas vivre en Israël.
En fait, avant de soutenir la politique extrémiste et raciste de Netanyahou, Elie Wiesel avait l'oreille d'Ariel Sharon. Dans un entretien au Nouvel Observateur en date du 23 octobre 2008, il affirmait à propos de Jérusalem: «Je suis convaincu qu'avant la fin de l'année, il y aura une sorte d'accord de paix. On sent que les Israéliens veulent maintenant la paix. C'est juste une question de quelques mètres de territoire… Sharon m'a dit que le mur qu'il a fait construire serait détruit dans les 48 heures si la paix était rétablie…» En 2016, la paix est un mot inconnu pour le gouvernement israélien qui assoiffe les Palestiniens et les tue méthodiquement, quotidiennement sans que le monde ne réagisse….
Sacrifices rituels d'enfants palestiniens!
En 2013, se référant au serment prononcé par Elie Wiesel, le député britannique David Ward, déclara que «les souffrances des juifs n'ont pas modifié leurs vues quant à leur façon de traiter les autres.» (The Guardian, 27 janvier 2013).
Quant au journaliste américain Max Blumenthal, il devait tweeter quelques heures après l'annonce du décès de Wiesel que l'écrivain ne devait pas être honoré à cause de son soutien inconditionnel à Israël et ajoutait: «Wiesel a passé les dernières années de sa vie à inciter à la haine, à défendre l'apartheid et à fréquenter les fascistes. De victime des crimes de guerre, Elie Wiesel est devenu un supporter de ceux qui les commettent.» Blumenthal - dont le père, Sidney Blumenthal est, depuis longtemps, un confident et un conseiller de la candidate démocrate - devait accuser Hillary Clinton d'être restée silencieuse quand Wiesel a accusé les Palestiniens de commettre « des sacrifices rituels d'enfants ». Il faisait ainsi allusion à une publicité de 2014 financée par le « Réseau des Valeurs Juives » dans laquelle Wiesel attaquait très violemment le Hamas en alléguant qu'il avait intentionnellement placé des enfants près de dépôts de munitions et de casernes à Gaza (Haaretz, 7 juillet 2016). Le Times de Londres a refusé de publier cette publicité « trop anxiogène » car, condescendante et insupportable, elle poussait le cynisme et la suffisance jusqu'à « exhorter les Palestiniens à trouver de vrais musulmans pour les représenter, des Musulmans qui ne mettront jamais un enfant en danger » ! Comme si le conflit israélo-palestinien s'inscrivait dans une guerre de religion alors qu'il s'agit d'occupation militaire et des droits des peuples à disposer d'eux-mêmes ! Mais comme plus de 500 enfants de Gaza sont tombés victimes du déluge de feu sioniste, il fallait détourner l'attention de l'opinion internationale en inventant ce bobard de bas étage. De fait, pour Wiesel, la guerre déclenchée par Israël contre la population de Gaza est « un combat de la civilisation contre la barbarie » et d'appeler le Président Obama et l'opinion publique américaine «à se tenir fermement aux côtés du peuple d'Israël qui lutte une nouvelle fois pour sa survie». Wiesel feint de nier la réalité la plus aveuglante et déclare: «Je ne peux pas croire que des soldats israéliens tuent des gens et tirent sur des enfants. Cela ne peut pas se produire» Il est pris au piège des mots et feint de croire à la propagande (hasbara en hébreu) qui, tel un disque rayé, parle de «l'armée la plus morale du monde»…. Celle qui assassine même les enfants palestiniens porteurs de lourds handicaps comme le jeune Arif Jaradat - affecté du syndrome de Down - tué en juin dernier par la soldatesque sioniste.
Par ailleurs, les tweets de Blumenthal ont trouvé un écho favorable chez l'aile progressiste du Comité Central du Parti Démocrate de Californie et sa présidente Dorothy Reik devait ajouter: «J'ai rencontré des gens qui ont fait de l'Holocauste leur gagne-pain mais nul ne peut rivaliser avec Wiesel sur ce plan.» Claude Lanzmann, auteur d'un film célèbre sur la Shoah, reprochait à Wiesel son dédain pour son œuvre. Il déclara en apprenant sa mort: «La Shoah était, pensait-il, son domaine à lui et moi, je n'étais pas un survivant d'un camp » (Le Point, 5 juillet 2016). On rappellera à ce propos que, dans son «Dictionnaire amoureux du judaïsme» (Plon Fayard, Paris, 2009), Jacques Attali écrit (page 60) à propos de la Shoah: « Même si la mémoire est absolument nécessaire, je me méfie de ceux qui font commerce du malheur».
Wiesel, cet homme de paix si encensé de son vivant, était l'ami des colons israéliens et un de leur plus fervent supporter. Il présidait Elad, une organisation radicale de colons israéliens spécialisée dans le vol et l'occupation des maisons de Palestiniens à Jérusalem et constamment protégée par l'armée et la police israéliennes. Cet homme qui enseignait que « le contraire de l'amour n'est pas la haine mais plutôt l'indifférence » a écrit, en sa qualité de président d'Elad, une chaude lettre de félicitations à des colons qui venaient de faire main basse sur des demeures palestiniennes à Silwan : « Nous sommes heureux de féliciter les douzaines de familles juives qui rejoignent la colonie de Ir David. Par cet acte d'occupation vous nous rendez tous plus grands.» Alain Gresh fustige Elie Wiesel qui plaide pour que Jérusalem reste éternellement israélienne et le qualifie d' « imposteur » (Blogs du Diplo, 18 avril 2010). Dans une tribune du Monde (17 janvier 2001) intitulée «Jérusalem, il est urgent d'attendre», reprise par tous les sites pro-israéliens, son argumentaire revenait à dire « mieux vaut le Mur des Lamentations que la paix»!
Peu importe donc pour ce « grand humaniste» porté aux nues par Obama et Hollande que soient détruites les maisons des Palestiniens et qu'Israël fasse de leur vie un véritable cauchemar.
Les dernières années de la vie de Wiesel ont été pénibles car, participant aux montages financiers hasardeux de l'escroc Bernard Madoff, il avait perdu beaucoup d'argent. Pour lui, Madoff est devenu alors un psychopathe… alors qu'il l'appréciait tant… quand il lui rapportait de l'argent! Il devint alors - lui l'humaniste patenté - un partisan de la torture… pour cet escroc affirmant : «Il faudrait inventer n'importe quoi pour le faire souffrir. » déclare toute honte bue ce rescapé des camps de la mort nazis (Le Monde 27 février 2009).
L'ancien ministre israélien de l'Education Yossi Sarid a peut-être le plus correctement décrit ce personnage adulé par les colons israéliens et les extrémistes israéliens quand il a dit: «Elie Wiesel est l'homme qui cache son désir de purification ethnique [des Palestiniens] sous un châle de prière» (Haaretz, 17 octobre 2014).
Il n'en demeure pas moins qu'à l'annonce du décès de cet homme, le Président Obama l'a qualifié de «conscience du monde» et M. François Hollande a salué «la mémoire d'un grand humaniste, inlassable défenseur de la paix».


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