Chacun vivra sa francophonie comme il l'entend. Le sommet de Djerba en a offert une belle illustration lors de sa première journée, la plus importante, ce samedi. Les codes et formats ont été changés. Ni une grande table rectangulaire avec noms et drapeaux des 88 Etats et gouvernements participants, ni des discours fleuves. Les chefs de délégation ont été placés autour de tables rondes. Les discours lors de la séance inaugurale ont été limités à ceux du président tunisien, Kais Saïed, de Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, son pays ayant abrité la session précédente en 2018. et de la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo. Les travaux se poursuivront en huis clos. « Si on réussit d'appréhender nos problèmes avec plus d'humanité, nous serons tous vainqueurs », dira Saïed appelant à une diversité enrichissante. Quant à Mme Mushikiwabo, elle plaidera en faveur d'une francophonie décomplexée qui s'assume par tous, dans la pluralité. Elle insistera particulièrement sur les réponses nécessaires à apporter à la jeunesse. La cheffe de l'OIF ne manquera pas de rendre hommage, comme l'y avait précédé le Premier ministre arménien, au président Bourguiba, fondateur avec Senghor, Sihanouk et Diori, du mouvement francophone. Les entretiens bilatéraux prendront une place importante dans l'agenda des chefs de délégation présents à Djerba. Particulièrement suivis étaient du côté tunisien ceux du président Saïed avec ses homologues notamment le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien, Julien Trudeau. Mais, rien n'en a filtré, hormis les des propos usuels. Malgré la brieveté de son séjour à Djerba, le président français réservera un crénau pour rencontrer des jeunes ambassadeurs et débattre avec eux. La participation de Macron, Trudeau, Sall, Kagamé, et Ouattara, en tête de nombreux dirigeants francophones, a conféré au Sommet un éclat particulier. Aussi, e Village de la Francophonie, avec ses milliers de visiteurs chaque jour, et ses concerts musicaux pris d'assaut chaque soir a, pour sa part, créé l'évènement. Dans une bonne organisation, marque de fabrique de la Tunisie. Sans surprise, le Sommet doit procéder à réélection de la secrétaire générale de la Francophonie, Mme Mushikwabo qui rempile en candidat unique pour un deuxième mandat de cinq ans. « Ce sera un mandat d'une transformation de l'OIF et de recentrage de ses programmes », promettent ses proches. Clôturant ses travaux dimanche, le Sommet laissera la place au Forum économique francophone, censé sceller des partenariats utiles.
