« Exclure le fatalisme et intégrer à la nécessaire prudence, en ces moments de conjoncture difficile, une dose d'optimisme qui rompt avec les instincts naturels de repli et de renfermement sur soi »: le ministre des Finances, M. Rachid Kechiche ne pouvait mieux dire, de prime abord, devant les experts comptables de Tunisie et leurs hôtes (notamment le Prix Nobel Edward Prescott), réunis jeudi 25 juin à Tunis, à la faveur de leur 11ème Congrès international. Dans une adresse, comme à son accoutumée, structurée et bien soignée, il a livré un message de vigilance, mais aussi et surtout de bonne détection « de tous les signaux, notamment ceux relatifs aux anticipations des investisseurs locaux mais aussi étrangers, d'interprétation correcte, et de prompte et sereine réactivité », dans un optimisme bien dosé. Evoquant cette « double conscience » qu'impose la crise économique et financière mondiale, il n' pas hésité à rappeler que « les plans de relance et de soutien élaborés par chaque pays risquent de pâtir en efficacité si le réflexe d'autodéfense et de repli sur soi domine et s'il est fait abstraction des règles objectives qui sous tendent l'économie mondiale et les fondamentaux qui ont jusque là conduit, tout de même à une croissance continue, même si le terme croissance ne rime pas toujours avec développement, lorsque les stratégies adoptées n'intègrent pas ou intègrent peu la dimension humaine, la dimension sociale et la dimension culturelle. »
