Selon le bulletin mensuel de l'INS, l'économie tunisienne a enregistré un taux de croissance de 1.2% au cours des 9 premiers mois de l'année en cours. Un taux de croissance loin des objectifs préliminaires au titre de l'exercice 2016, soit 2.5% avant de revoir à la baisse ce taux prévisionnel à 1.5% à fin décembre 2016. Le niveau de croissance jusque-là réalisé demeure infime et ne peut en aucune façon résorber le taux de chômage élevé dans lequel se débattent les diplômés de l'enseignement supérieur, soit 31.9% enregistrés au terme du troisième trimestre 2016 pour 267.7 mille chômeurs. La somme des valeurs ajoutées réalisée par les industries manufacturières et par les services marchands ont tiré la croissance légèrement vers le haut avec une hausse respective de 1.2% et de 3.7%. Ainsi une hausse de 2.1% a été enregistrée par les industries agricoles et agroalimentaires et par les industries mécaniques et électriques. A noter que la hausse de la valeur ajoutée dans le secteur des services marchands revient principalement à la hausse de 11.6% des services hôteliers et de restauration avec un taux de croissance de 72% enregistré au niveau des nuitées globales enregistrées dans les unités hôtelières tunisiennes. Baisse de 20.7% dans la production du phosphate Toutefois, la baisse de la production dans les secteurs des industries non manufacturières et plus précisément dans le secteur de l'extraction du pétrole et gaz naturel et le secteur du phosphate continue de renverser la tendance, lesquels ont enregistré des baisses respectives de 8.7% e de 20.7%. Les tensions sociales qui sévissent toujours dans le bassin minier de Gafsa continuent de paralyser le niveau de la production. La production du phosphate n'a pas dépassé les 0.7 million tonnes au cours du 3ème trimestre 2016. Le ton hausse d'un cran, la situation ne se décante pas et les protestataires ne sont pas près de céder à leurs revendications. D'un autre côté, le gouvernement au bout de ses peines et incapable d'arriver à un accord à l'amiable avec les différentes parties sociales. Entre temps, la production du phosphate poursuit son trend baissier et ce au détriment de l'équilibre budgétaire de l'Etat. Le repli de la production de 3.7% du secteur de l'agriculture et de la pêche continue par ailleurs de biaiser le niveau global de la production nationale, du PIB (produit intérieur brut) ou encore la somme des valeurs ajoutées, qui n'est autre que la croissance économique. L'économie tunisienne devra clôturer l'année avec une croissance de 1.5% au maximum selon les attentes. La reprise de la production nationale reste sans aucun doute le facteur déterminant de la reprise de la croissance et par ricochet de la répartition de la richesse. Une richesse presque nulle pour l'instant.