Le Temps-Agences- La grève dans les transports se poursuivait hier pour le quatrième jour consécutif, entraînant toujours de fortes perturbations, alors que la SNCF propose des négociations dès mercredi et que des syndicats parient sur une jonction avec la grève des fonctionnaires mardi. Le Premier ministre François Fillon a réclamé hier des syndicats "un appel à la reprise du travail" comme condition à l'ouverture de négociations sur la réforme des régimes spéciaux de retraite. "Nous demandons, pour que les négociations aient cours, qu'il y ait un appel à la reprise du travail de la part des organisations", a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Matignon. Le trafic SNCF était toujours perturbé hier au plan national avec 180 TGV en circulation contre 500 habituellement. Aujourd'hui, 250 TGV devraient circuler et le service sera "renforcé" pour les dessertes du soir, précise la SNCF. Eurostar (Paris-Londres) et Thalys (notamment Paris-Bruxelles) circulent normalement. En province, 40% du trafic des TER est assuré. En Ile-de-France, la situation ne devrait guère connaître d'amélioration, le trafic étant "très réduit" sur le transilien avec un train sur trois en moyenne depuis la gare Saint-Lazare. A la Gare du Nord, une navette est assurée toutes les 30 minutes sur la ligne du RER D et un train toutes les heures et demi sur la ligne C du RER. A la RATP, c'est le statu quo avec un métro sur cinq en moyenne sur l'ensemble des lignes. Le trafic est normal sur la ligne 14 et deux rames sur trois sont en service sur la ligne 1. Côté RER, les lignes A et B sont encore "très fortement perturbées". Six syndicats de la SNCF (CGT, Sud-Rail, CFTC, FO, Unsa et CFE-CGC) avaient appelé avant-hier à poursuivre le mouvement. Seule la CFDT-Cheminots s'est prononcée pour la reprise du travail, fragilisant l'unité syndicale. Hier, en fin de matinée, la direction de la SNCF n'avait publié aucun taux de grévistes. Avant-hier soir, le mouvement semblait s'essoufler avec des taux de 32,2% à la SNCF (42,8% la veille et 61,5% mercredi) et 23,3% à la RATP (27,2% jeudi et 44% mercredi), malgré une radicalisation des actions comme des piquets de grève et des blocages de trains. Dans l'espoir d'"accélérer la sortie du conflit", la SNCF a envoyé avant-hier soir aux syndicats un document proposant d'ouvrir des négociations dès mercredi, sous formes de huit tables rondes s'étalant sur un mois, en présence d'un représentant de l'Etat. Hier matin, l'Unsa, Sud-Rail, la CFTC et FO lui ont déjà opposé une fin de non recevoir, n'y voyant "rien de nouveau". La CGT, premier syndicat, ne s'est pas exprimée, ni la CFE-CGC. Selon Eric Falempin, secrétaire général de FO-Cheminots, les trois quarts des assemblées générales de cheminots ont reconduit le mouvement jusqu'à demain et leur réaction par rapport à ce document pourrait être "catastrophique". Une éventuelle jonction avec le mouvement des fonctionnaires, après-demain, semble donc se dessiner. D'autant que le gouvernement ne conditionne plus les négociations à un arrêt de la grève. Interrogé sur la nécessité d'une reprise du travail pour engager des négociations, Raymond Soubie, conseiller social de l'Elysée, a déclaré hier que "le gouvernement ne mettait absolument aucun préalable".