Le Temps-Agences- Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a invité les Etats-Unis et la Chine, pays parmi les plus gros pollueurs de la planète, à prendre la tête de la lutte contre le réchauffement climatique. "J'attends avec impatience de voir les Etats-Unis et la Chine jouer un rôle plus constructif à partir de la conférence de Bali (en décembre). Les deux pays peuvent, chacun à sa façon, être des leaders", a-t-il dit devant le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) réuni à Valence. La conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique prévue sur l'île indonésienne de Bali doit mettre au point une stratégie pour les deux ans à venir en vue de trouver un prolongement au protocole de Kyoto après 2012. Le protocole de Kyoto impose à 36 pays industrialisés de réduire progressivement leurs émissions de CO2 mais Chine et Etats-Unis s'en sont tenus à l'écart. Les négociations pour un nouveau protocole visent à les impliquer dans cet effort global. Les 130 pays du Giec réunis cette semaine à Valence pour préparer la conférence de Bali sont parvenus à un rapport synthétisant les dernières données scientifiques sur les causes et les effets du réchauffement climatique. Le Giec souligne qu'il n'est pas trop tard pour ralentir le phénomène et que les objectifs les plus ambitieux de réduction des émissions de GES coûteraient moins de 0,12% du produit mondial brut chaque année d'ici à 2030. Certains experts jugent que les projections du Giec sur les émissions de CO2 ou sur l'élévation du niveau de la mer sont trop optimistes, alors que la fonte de la banquise a dépassé toutes les prévisions. Ban a confié aux participants à la réunion de Valence qu'il avait constaté par lui-même la dislocation de la banquise en Antarctique, la fonte des glaciers au Chili et la "suffocation" de la forêt amazonienne. "Je me présente devant vous en toute humilité après avoir vu certains des trésors les plus précieux de notre planète, des trésors qui sont menacés par la propre main de l'homme. "Ces visions sont effrayantes comme un film de science fiction. Mais elles le sont encore plus sachant qu'il s'agit de la réalité." Mais Ban Ki-moon s'est félicité de l'accord sur ce document "autorisé" du Giec, qui, selon lui, "campe le décor" pour une "véritable percée" à Bali, à savoir un accord pour lancer des négociations "sur un compromis global" sur le réchauffement "auquel tous les pays pourront adhérer". Le rapport du Giec "envoie un signal très fort à Bali", a estimé également Hans Verolme, directeur du programme des changements climatiques du WWF (Fonds mondial pour la nature). "Maintenant, la balle est dans le camp des responsables politiques." "Après cela, aucun dirigeant politique ne pourra prétendre qu'il ignore ce qui se passe", a dit Verolme lors d'un point de presse à Valence. "Cette réunion marque une étape qui influencera les responsables politiques pendant des décennies."