La production des déchets augmente à cause des modifications des styles de vie, surtout dérivés de l'industrialisation à travers l'incitation à la consommation, l'augmentation du pouvoir d'achat et l'individualisation des produits grâce aux emballages qui ne servent plus à d'autres utilisations. Quelque 5 millions m3 de déchets de chantiers et de démolition souillent le pays, dont 3 millions 500 mille m3 jonchent différents endroits du Grand-Tunis. Signe d'une dégradation sans précédent de la situation environnementale au cours de ces dernières années.Le système de collecte des déchets est un système complexe, qui fait intervenir de nombreux acteurs publics et privés. Si la responsabilité de la propreté semble se déplacer des municipalités vers l'Etat, qui reste un acteur plus à même de coordonner les actions de chacun, on oublie facilement que le problème de l'accumulation des déchets est aussi le fait des citoyens, qui n'hésitent plus à utiliser la rue comme dépotoir. La gestion des déchets constitue un casse-tête aussi bien pour les pouvoirs publics locaux que pour les populations elles-mêmes au niveau des centres urbains. L'Etat ne dispose pas des ressources humaines, financières et technologiques suffisantes pour faire face aux difficultés liées à la gestion et au traitement des déchets. Cette gestion constitue actuellement l'une des priorités en matière de protection de l'environnement et compte parmi les principaux axes du développement durable. S'agissant des déchets domestiques, la moyenne journalière générée en milieu municipal avoisine les 10 600 t/jour, les communes en enlèvent 85 %, soit 9 000 t par jour, ce qui signifie que 1 600 t/ jour ne sont pas ramassées. Le ministre des Affaires locales et de l'Environnement, s'est donné des objectifs pour réduire l'élimination des déchets et augmenter leur valorisation, et des progrès très significatifs ont été accomplis. Aujourd'hui, il s'agit de donner une impulsion nouvelle aux actions déjà engagées, de changer d'échelle. De nombreux projets et actions ont démarré visant la propreté et l'amélioration du cadre de vie, ainsi que la lutte contre la pollution provenant de l'évacuation des déchets. La participation du secteur privé reste encore timide et ne semble pas connaître d'amélioration. L'Etat demeure le principal acteur à la fois dans le financement des grandes infrastructures et dans la gestion courante des divers segments de la gestion des déchets. La participation du secteur privé dans la gestion des déchets est devenue primordiale .C'est sous ce thème que se sont réunis les communes membres du réseau Wama-Net à Hammamet . Cette rencontre fait partie du programme de renforcement des structures municipales « Co Mun - Coopération des Villes et des Municipalités au Maghreb » de la Giz, la coopération allemande, en collaboration avec La Fédération Nationale des Villes Tunisiennes – FNVT et le réseau de villes tunisiennes pour la gestion des déchets : WAMA-Net. L'objectif était de présenter l'état des lieux et les défis de la participation du secteur privé dans des projets municipaux en relation avec la gestion des déchets et de préparer par la suite un cahier des charges type de collecte et de balayage pour un partenariat effectif entre les deux secteurs les plus importants dans la chaîne de déchets. La première journée des travaux était placée sous le patronage de Riadh Mouakhar ministre des Affaires locales et de l'environnement qui a insisté sur le rôle du réseau dans le partage du savoir-faire, la capitalisation des expériences des villes dans le domaine de la gestion des déchets, et sur la nécessité de penser à la pérennité de ce réseau. Par ailleurs, un comité de rédaction a été mis en place pour rédiger le cahier des charges type de la collecte et du transport des déchets. Le Réseau National de la Gestion des Déchets offre aux municipalités partenaires une valeur ajoutée dans le domaine de la gestion communale des déchets grâce à l'échange d'expériences, de pratiques et de compétences. La collaboration intercommunale renforce les capacités des municipalités dans leurs efforts pour améliorer le service communal de la propreté et de la gestion rationnelle des déchets municipaux. Il est vrai que les communes soient généralement responsables des services liés aux déchets solides mais le secteur privé doit être impliqué dans la collecte des déchets. Les tendances récentes en matière de participation du secteur privé dans le domaine des déchets solides municipaux sont en partie motivées par des normes environnementales plus strictes et par la reconnaissance du rôle important que le secteur privé peut jouer dans l'amélioration des questions environnementales et des questions d'hygiène autour de la collecte et de l'élimination des déchets solides. Des entreprises privées pour ramasser les ordures ménagères dans les villes tunisiennes: cela pourrait bientôt devenir une réalité. La police environnementale opérationnelle début 2017 La mise en œuvre effective des politiques publiques environnementales passe, au-delà des actions d'information, de sensibilisation et d'incitation toujours nécessaires, par une police de l'environnement efficace, à la fois aux plans administratif et judiciaire. Pour préserver notre environnement, pour enrayer la perte de biodiversité, pour maintenir ou restaurer le bon état des eaux et pour préserver les espèces et leurs habitats, il faut une police de l'environnement avec des prérogatives adaptées et des compétences techniques reconnues. Cette police sera opérationnelle durant le premier trimestre 2017, a annoncé Riadh Mouakhar ministre des Affaires locales et de l'environnement, lors de l'ouverture du 4ème colloque du réseau de villes tunisiennes pour la gestion des déchets : WAMA-Net, organisé les 5,6 et 7 à Hammamet.