Lors d'un point de presse tenu hier à Tunis, la commission nationale de sauvetage et de réforme du mouvement de Nidâa Tounès a annoncé qu'elle a décidé de s'ériger en Instance nationale dirigeante de ce parti et de travailler à l'organisation d'un nouveau congrès national devant élire une nouvelle direction nationale de Nidâa Tounès selon les règles démocratiques, sans exclure qui que ce soit. En annonçant cette décision, Boujemâa Rémili, membre de la commission, a indiqué qu'elle avait été prise après le blocage de toutes les voies de dialogue et d'accord avec l'autre aile dirigée par Hafedh Caid Essebsi, disant qu'elle sera portée à la connaissance de la présidence de la République, du gouvernement, de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et des différentes parties concernées. « Dès cette heure, nous considérons que nous sommes Nidâa Tounès, a-t-il dit soulignant l'appui de la grande majorité des bases du mouvement et de ses cadres à l'initiative de la commission de sauvetage. Il a qualifié la décision d'événement à même de redonner vie au parti de Nidâa Tounès et éclairer la route aux hésitants. Dans ce même contexte, l'autre membre de la commission de sauvetage, Faouzi Elloumi, a déclaré que personne, aujourd'hui, au sein de Nidâa Tounès, ne peut prétendre posséder la légitimité politique et juridique pour le représenter, notant que le fondateur du parti, le président de la République, Béji Caid Essebsi, n'a jamais été partie prenante dans le conflit qui déchire Nidaa Tounès. Il a affirmé que sous la direction de la commission de sauvetage transformée en Instance dirigeante, le parti continuera d'apporter son soutien au président de la République, au gouvernement d'union nationale, et de travailler étroitement avec le groupe parlementaire du Parti au sein de l'ARP. Le membre de la commission de sauvetage et député du Nidâa à l'ARP, Khémais Ksila, a mis l'accent sur le souci de préserver la cohésion du groupe parlementaire du Nidâa et de le protéger contre les menaces d'infiltration qui le ciblent et ciblent d'autres groupes parlementaires, faisant part de contacts effectués avec le mouvement machrou3 Tounès et l'Union patriotique libérale (UPL) en vue de constituer une vaste coalition et un vaste pôle démocratique, progressiste et moderniste de dimensions électorales et stratégiques, à même de rétablir l'équilibre dans le paysage politique tunisien à la lumière de l'état de faiblesse que traverse actuellement Nidâa Tounès, à cause de sa crise interne.. Ridha Belhaj, membre de la même commission de sauvetage, a estimé que le contexte politique a énormément évolué et changé par rapport à ce qu'il avait été en 2014 et lors des élections présidentielles et législatives ayant eu lieu, au cours de cette année, de sorte que les données et les considérations ont changé aussi, ce qui commande d'œuvrer à la création de larges alliances et fronts politiques afin de gagner les élections de 2019. Il a fait état d'une affaire judiciaire qui sera examinée à partir de 28 décembre, à l'encontre des dépassements et des mesures jugées par la commission nationale de sauvetage d'irrégulières, ayant entaché la conduite des affaires de Nidâa Tounès depuis son dernier congrès.