La plasticienne Amel Ben Salah Zaiem prend actuellement les visiteurs de son exposition, qui se tient jusqu'au 18 avril au Club Tahar Haddad, pour une « Navigation », qu'elle choisit comme titre pour son exposition, dans les méandres de sa pensée, préoccupée qu'elle est par les situations politiques et sociales peu convaincantes et incertaines que traverse la Tunisie depuis quelques années, déjà. Entre peinture à l'huile sur bois, acrylique sur toile et installations, notre artiste plasticienne est accrochée à la vie entre ciel et terre, sans pour autant ne pas pointer du doigt, à travers ses installations, les aberrations et la mainmise sur des domaines vitaux du quotidien. Si bien qu'elle contourne le cosmos et l'espace, le globe terrestre, les planètes, à l'image d'Uranus, mais garde les pieds sur terre pour exprimer ses idées et ses pensées sur des situations devenues invivables qui la tracassent. Avec des couleurs plutôt froides, Amel Ben Salah Zaiem chante la vie, malgré tout, en utilisant principalement la couleur bleu. La vie et la nature constituent les éléments essentiels de son travail. La malédiction de la chaise Et encore une fois « La malédiction de la chaise », indice 2, revient dans cette nouvelle exposition d'Amel Ben Salah Zaiem. En tôle et lazare, la maudite chaise qu'on a découverte au lendemain de la révolution, réapparait pour incarner la folie du pouvoir absolu et l'impossibilité de le quitter chez plusieurs chefs d'Etats arabes. L'artiste peintre rappelle d'ailleurs dans un petit texte de la représentation de la chaise au niveau du pouvoir politique qui était synonyme de mort pour qui osait en parler chez les régimes autoritaires et totalitaires. Une exposition qui mérite le déplacement.