Le Temps-Agences - Critiqué par l'Occident pour la répression de marches d'opposition le week-end dernier, le président Vladimir Poutine a riposté hier à Saint-Pétersbourg en accusant Washington et l'OSCE de vouloir "délégitimer" les législatives russes du 2 décembre. Interrogé lors d'un déplacement dans sa ville natale (nord-ouest) par un jeune militant pro-Kremlin sur l'annulation par le principal groupe d'observateurs de l'OSCE (BIDDH) de sa mission en Russie, M. Poutine a assuré qu'elle avait été "prise sur la recommandation du département d'Etat américain". "Nous allons prendre cela en compte dans nos relations interétatiques", a-t-il menacé. "L'objectif est de délégitimer les élections mais ils n'atteindront pas ce but. Les élections se passeront dans le cadre de la loi", a-t-il poursuivi. L'OSCE, la principale autorité de surveillance des élections en Europe, a annulé le 16 novembre la mission de 70 observateurs de son Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'Homme (BIDDH) pour les législatifs russes, dénonçant un manque de coopération de Moscou. Les Etats-Unis ont apporté leur soutien à cette décision, qualifiant d'"extrêmement regrettables" les obstacles érigés par les autorités russes à l'encontre des observateurs internationaux. Le commentaire de Vladimir Poutine intervient après les répressions des manifestations d'opposition samedi à Moscou et dimanche à Saint-Pétersbourg contre son régime. La première s'est soldée par l'arrestation du champion du monde d'échecs Garry Kasparov, la deuxième par une brève interpellation du libéral Boris Nemtsov, tous deux candidats d'opposition à la présidentielle. Près de 250 personnes ont été interpellées lors de ces rassemblements.