Ville des arts depuis la fondation de son festival, il y a trente ans, Maharès est devenue la matrice initiale de tout un mouvement prônant la présence de l'art dans les rues. A suivre, la trentième session de ce festival qui se déroulera du 17 au 23 juillet! La trentième session du festival international des arts plastiques de Maharès démarre le 17 juillet et se poursuivra jusqu'au 23 juillet. Une semaine durant, le festival va brasser les artistes venus d'une quinzaine de pays et accoucher d'oeuvres et de projets. La plateforme offerte par Maharès est des plus importantes car ce festival, unique en son genre, réunit des artistes de diverses traditions et les fait travailler ensemble, interagir, créer de concert des oeuvres métissées. "Maharèshood", un festival précurseur En effet, les artistes arabes trouvent à Maharès des opportunités pour rencontrer des créateurs européens, tout en travaillant ensemble. Cette année, pour le trentième anniversaire, des Saoudiens croiseront des Français, des Maghrébins coopéreront avec des Britanniques, des Turcs apporteront un savoir-faire qui sera conjugué à celui des Arabes du Machreq. A ce titre, Maharès est devenu un lieu passionnant, un laboratoire pour les artistes des trois grandes aires culturelles du monde arabe (Maghreb, Machreq, Khalij) en synergie avec l'Europe. Cette trentième édition sera placée sous le signe de l'art dans la rue. A Maharès, depuis les débuts du festival fondé par Youssef Rekik, l'art s'est décliné selon le mode monumental et avec une présence perceptible sur les places publiques. Le bord de mer à Maharès est riche de plusieurs oeuvres qui semblent défier le temps et regardent vers le large. Cette année, il y aura la réalisation de nombreuses fresques murales qui seront disséminées dans la ville et aussi réalisées aux abords des écoles. Ces oeuvres dans la pure tradition de Maharès seront réalisées par des artistes réputés avec le concours des enfants de la ville. On peut à ce titre parler de "Maharèshood", à l'image du projet développé à Djerba par des artistes et graffeurs. Une grande exposition aura lieu à la galerie Youssef Rekik. Ce dernier sera aussi au centre d'un hommage qui lui sera rendu par les artistes invités et le comité directeur du festival. Bien entendu, une rétrospective reviendra sur les acquis du festival et ses ambitions nouvelles, après trente ans d'existence. Cette expérience de trente ans est un capital à ne pas dilapider et un socle sur lequel cette manifestation continuera à évoluer. Le rêve généreux de Youssef Rekik Par ailleurs, des ateliers seront proposés aux jeunes de la région ainsi que de nombreuses animations qui vont de la musique aux soirées de poésie. Les trois coups pour Maharès 2017 seront donnés dans quelques jours. Cette édition devrait confirmer la place à part de ce festival et aussi son aspect ouvert. En effet, à Maharès, on a su anticiper et sortir l'art des galeries pour investir la place publique. C'était il y a trente ans et cela avait, pour notre région, un caractère précurseur. De nos jours, l'action culturelle s'est étendue vers les places publiques et l'art de la rue. Cette évolution est aussi le fait d'une lente maturation qui a eu ce festival pour matrice et épicentre. Place à cette trentième édition qui, sans aucun doute, soulignera le rayonnement de ce grand festival unique dans son genre à ses débuts et qui, depuis, a ouvert la voie à des dizaines d'initiatives qui ont en commun le rêve généreux de Youssef Rekik.