Le rapport 2007/2008 du PNUD, programme des Nations Unies pour le développement a été exposé hier lors d'une conférence de presse, un rapport qui s'intitule « La lutte contre les changements climatiques : la solidarité humaine dans un Monde Divisé ». Au cours de cette conférence, M.Nourddine Nasser, chargé du programme environnement et genre au PNUD, Tunisie, a présenté le bilan et les recommandations de cette mission. Le rapport montre que les répercussions des changements climatiques seront plus lourdes à supporter pour les pays pauvres. Ces pays sont les plus menacés par le recul de développement. Et ce constat permet de tirer une sonnette d'alarme afin d'agir dés maintenant pour préserver la nature et les intérêts des plus démunis. Les pays riches doivent réduire leurs émissions de 30% d'ici 2020 et de 80% d'ici 2050. Certes, les pollueurs ne subissent pas les conséquences sinistres de leurs propres pollutions, le défi immédiat se définit donc par un ajustement du prix du carbone ( la taxe polluant/payant) à l'échelle de la trajectoire d'émissions de CO2. Le rapport préconise la création d'un fonds d'atténuation des changements climatiques qui permettra le financement d'une coopération internationale et un transfert des technologies. Le constat montre l'existence des inégalités extrêmes en matière d'adaptation. D'autant plus, l'atténuation et l'adaptation vont de pair et sont primordiales pour lutter contre les changements climatiques et faire face aux menaces qui pèsent sur l'humanité et essentiellement les pays pauvres. Le lancement du rapport était également une occasion pendant laquelle l'origine des changements climatiques et le danger encouru ont été énumérés, dont l'augmentation des émissions de CO2, gaz à effet de serre, l'augmentation de la température avec un seuil de danger limité à une augmentation à 2 degrés maximum. Tout cela entraîne des phénomènes météorologiques extrêmes qui se traduisent par une augmentation possible d'un mètre du niveau des mers. A titre d'exemple, en Egypte, cette augmentation d'un mètre pourrait inonder 4500 km carrés de terre agricole et déplacer 6 millions de personnes. Au Bengladesh, cette hypothèse d'augmentation d'un mètre 18 % des surfaces terrestres pourront êtres inondées, menaçant 11% de la population. Toutefois, l'augmentation des émissions de CO2 entraîne une augmentation des réserves et des températures. En Tunisie en 2004, l'émission totale est de 22,9 Mt CO2 pour une émission par habitant de 2,3t CO2. Et partant de cette conclusion, les conséquences des changements climatiques sont redoutables car les pays en voie de développement ne pourront pas en faire face. La productivité agricole se réduit, l'approvisionnement en eau se restreint, une exposition plus forte aux phénomènes météorologiques, des risques sanitaires accrus, la disparition des écosystèmes. Les pays en développement risquent de basculer vers la pauvreté, la famine, le recul de développement, si ce n'est pas accentuer davantage ces phénomènes en l'absence d'une politique d'atténuation ou d'adaptation. En effet, dans le but d'éviter un changement climatique dangereux, la stratégie d'atténuation repose sur une définition des objectifs d'atténuation, tout en dressant un bilan de la situation actuelle et en établissant une tarification du carbone. Pour le reste, les pouvoirs publics doivent miser davantage sur la réglementation et la recherche. Le défi se résume en une adaptation à l'inévitable. La coopération internationale devrait œuvrer en symbiose avec l'action nationale. La conférence a été également une occasion pour établir le suivi de la Conférence de Solidarité Internationale pour des Stratégies face aux changements Climatiques dans les Régions Africaines et Méditerranéennes qui s'est tenue récemment à Tunis. Un exposé sur les différents programmes de l'Agence Nationale de Maîtrise de l'Energie « ANME » était présenté pour mettre en exergue les efforts élaborés et le souci permanent de l'Etat. La conférence s'est clôturée par un débat au cours duquel des questions ont été discutées, et se rapportant au sujet du financement, ONG et associations oeuvrant dans le domaine de l'environnement veulent profiter d'un apport financier du PNUD. Lina KAMOUN.
Pavé : En Ethiopie, la moyenne de l'émission de CO2 par habitant est de 0,1t comparé avec 20t au Canada.