L'Union Générale Tunisienne du travail (UGTT) a annoncé, hier, avoir conclu un accord avec le Gouvernement sur le recrutement des enseignants suppléants d'ici 2019. «L'accord en question prévoit au total la régularisation immédiate de la situation de 1700 enseignants suppléants alors que le reste des éducateurs concernés seront intégrés en 2018 et en 2019 », a précisé Abdelkarim Jerad, secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé de la couverture sociale, de la santé et de la traite sécurité au travail. «Dans le détail, 1300 instituteurs et 400 professeurs d'enseignement secondaire seront recrutés cette année », a-t-il ajouté. De son côté, le syndicat général de l'enseignement de base avait de son côté annoncé dimanche sur sa page facebook officielle qu'un accord a été conclu entre le Gouvernement et l'UGTT prévoit le recrutement de 1300 suppléants et la régularisation de la situation du nombre restant de suppléants seront sur deux étapes au cours des deux prochaines années. Le ministère de l'Education a cependant nié être au courant de cet accord. Commentant ce démenti Abdelkarim Jerad, a indiqué que le ministère est peut-être revenu sur cet accord. «S'il s'avère qu'il y a eu un revirement, le ministère doit assumer ses responsabilités », a-t-il martelé. Le ministre de l'éducation, Hatem Ben Sale, avait déclaré lors d'une conférence de presse qu'il a donnée à la veille du démarrage de la nouvelle année scolaire qu'il est prévu de parvenir à une solution imminente concernant le dossier des enseignants suppléants. Le secrétaire général de l'UGTT, Nourredine Taboub, avait, quat à lui, déclaré à l'occasion de la rentrée scolaire que le nombre de postes vacants dans le secteur de l'enseignement primaire s'élève à 13800 contre 1780 dans le secondaire. Appuyés par le syndicat général de l'enseignement de base et le syndicat général de l'enseignement secondaire, quelque 5840 instituteurs et 7280 professeurs suppléants ont boycotté, vendredi dernier, la rentrée scolaire en signe de protestation contre le refus des autorités de tutelle de les recruter. Ils ont également menacé d'organiser des rassemblements de protestation devant les délégations régionales de l'enseignement ainsi que devant le siège du ministère de l'Education pour demander l'activation les accords relatifs à leur recrutement qui avaient été conclu avec les syndicats en 2015. Les autorités de tutelle ont jusque-là motivé la non-application des accords conclus avec les syndicats par les fortes pressions qui pèsent sur les finances publiques et l'engagement du gouvernement à réduire les effectifs de la fonction publique et à geler les recrutements. La dernière commission administrative de l'UGTT, qui s'est tenue la semaine écoulée à Hammamet, a apporté son soutien aux enseignants suppléants en rejetant le gel du recrutement dans le secteur de l'enseignement. «Nous refusons un certain nombre de mesures prévues par le Budget de l'Etat pour l'exercice 20118, dont notamment les promotions et les avantages accordés aux fonctionnaires et aux agents du secteur public ainsi que le gel des recrutements dans la fonction publique et plus particulièrement dans les secteurs de la santé et de l'enseignement», avait précisé la commission administrative de la centrale syndicale dans un communiqué. «La réussite de la rentrée scolaire est tributaire de la mobilisation d'un nombre suffisant d'enseignants et de la maintenance des établissements éducatifs», a-t-elle ajouté. A noter que les enseignants suppléants ont organisé au cours des dernières semaines des sit-in et des rassemblements de protestation devant les sièges des délégations régionales de l'éducation dans plusieurs régions du pays, dont Mahdia, Kasserine et Gafsa. Les enseignants protestataires ont également appelé les autorités de tutelle à verser une allocation de 400 dinars aux instituteurs suppléants qui ne seront pas intégrés durant l'année scolaire 2017-2018 et de les faire bénéficier de la couverture sociale.