Le Temps-Agences - La Cour suprême israélienne a donné son feu vert hier à la suspension des livraisons de carburant pour la Bande de Gaza. Elle a en revanche demandé le report des coupures d'électricité prévues à partir de demain. En septembre, après la prise du contrôle du territoire à la mi-juin par le Hamas, Israël a déclaré la Bande de Gaza "entité ennemie", ce qui ouvre la voie à des sanctions économiques. Dix organisations de défense des droits de l'Homme ont contesté la décision du gouvernement devant la Cour suprême israélienne, expliquant qu'il s'agit d'un châtiment collectif, donc illégal, le territoire côtier dépendant d'Israël pour la plus grande partie de son électricité et de son carburant. "Nous ne sommes pas convaincus que la décision de limiter la quantité de carburant livrée à la Bande de Gaza fasse du tort, à ce stade, aux besoins humanitaires vitaux" du territoire, ont expliqué les juges. Ils ont toutefois ordonné le report de la coupure d'électricité prévu par le gouvernement. La Cour suprême estime manquer de détails sur les installations et régions concernées par cette coupure. Elle a donné douze jours aux représentants de l'Etat pour fournir ces éléments. Le porte-parole du gouvernement israélien, David Baker, a défendu hier la décision du gouvernement. "Il s'agit d'un moyen non mortel pour Israël d'envoyer un message à ceux qui sont responsables des tirs de roquettes depuis Gaza". "Nous n'accepterons pas cette menace contre des villes et civils israéliens et prendrons les mesures nécessaires pour les protéger", a-t-il dit. Les compagnies pétrolières de la Bande de Gaza ont de leur côté annoncé qu'elles refusaient toute livraison de carburant pour protester contre les mesures israéliennes. Seuls les approvisionnements en gaz de ville sont acceptés, a précisé le responsable du consortium Mahmoud Al-Shawa. La centrale fournissant une partie de l'électricité du territoire continue à recevoir du carburant, mais les compagnies chargées des stations-service refusent toute livraison depuis mercredi. "Nous refusons d'accepter ceci. Cela voudra dire que nous participons à une catastrophe", a-t-il ajouté. Plus d'une centaine des 150 stations-service du territoire ont déjà fermé.