Le martyr de la Nation, le commandant de la police, Riadh Barrouta, a été inhumé, hier, au carré des martyrs, au cimetière du Jellaz, au cours d'une cérémonie émouvante à laquelle avaient assisté de nombreux membres des forces sécuritaires. Pour sa part, le président de la République, Béji Caid Essebsi, s'est rendu, hier, au domicile du martyr, décédé jeudi, pour présenter ses condoléances à sa veuve et aux membres de sa famille. Accompagné du ministre de l'Intérieur Lotfi Brahem, le chef de l'Etat a écouté les préoccupations de la famille, des collègues du martyr et des représentants des syndicats sécuritaires. Il a souligné la nécessité de fournir la prise en charge sociale et psychologique nécessaire à toutes les familles des blessés et martyrs des forces de la sécurité. Béji Caid Essebsi a, par ailleurs, souligné le souci de hâter l'adoption de la loi sur la répression des atteintes contre les forces porteuses d'armes afin de garantir les droits des agents et cadres des forces de sécurité. Le commandant Riadh Barrouta, un des deux policiers attaqués, mercredi, au couteau par un élément takfiriste, avait succombé jeudi à ses blessures. Un dénommé Zied Ben Salem Gharbi avait attaqué au couteau, une patrouille de la police de circulation au Bardo. Il a poignardé le commandant Riadh Barrouta au cou et blessé le capitaine Mohamed Aidi au front. Le ministère public avait ordonné, mercredi, de placer l'agresseur en garde à vue et de le confier à l'unité nationale de recherche dans les crimes terroristes d'El Gorjani. Le chef d'accusation porté contre l'auteur de l'attaque a été modifié, suite au décès du commandant Riadh Barrouta, a indiqué hier le porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofiène Selliti. L'inculpation est passée de tentative de meurtre à homicide volontaire avec préméditation, a précisé Selliti, indiquant que l'agresseur est actuellement mis en examen par un juge d'instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme et du ministère public. Le ministère public avait ordonné, mercredi, de placer l'agresseur en garde à vue et de le confier à l'unité nationale de recherche dans les crimes terroristes d'El Gorjani. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'assaillant a crié "Allahou Akbar" et "Taghout", alors qu'il s'attaquait à la patrouille de la police de circulation Place du Bardo. Né en 1992, l'agresseur n'a pas de casier judiciaire, affirme Selliti. Il a avoué avoir adopté depuis trois ans, la pensée takfiriste et qu'il s'apprêtait à rejoindre des groupes terroristes en Libye. Par ailleurs, le ministère public a ouvert une enquête sur un extrait d'une vidéo fuitée de l'interrogatoire de l'auteur de l'attentat, selon le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis et du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, avait chargé le ministre de l'Intérieur d'ouvrir une enquête administrative pour dévoiler l'identité des parties qui ont laissé fuiter la vidéo sur l'interrogatoire, rappelle-t-on. Chahed a demandé au ministre de l'intérieur de déterminer les responsabilités dans cette affaire. Une source au ministère de l'intérieur a indiqué de son côté que "l'enquête touchera toutes le parties impliquées dans l'affaire". Plusieurs sites internet avaient diffusé jeudi une partie de l'interrogatoire de Zied Ben Salem Gharbi.