Le conseil de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a décidé d'effectuer une légère modification dans le calendrier des élections municipales mais dans un délai ne dépassant pas le début du mois de mai prochain, a indiqué Mohamed Tlili Mansri, président de l'instance. Dans une déclaration de presse, à l'issue de la réunion du conseil de l'instance et suite aux concertations hier avec les représentants des partis politiques et des trois présidences, Mansri a estimé que la responsabilité de la tenue des municipales incombe à tous les intervenants dans l'opération électorale, notamment les présidences du gouvernement et de la République. Mansri a, dans ce sens, appelé la présidence du gouvernement à publier le calendrier des élections au JORT immédiatement après son annonce par l'ISIE. Il a également appelé la présidence de la République à promulguer un décret pour convoquer les électeurs aussitôt, sans attendre le délai des trois mois requis. Dans les coulisses de la réunion de concertation des partis, c'est la date du 29 avril 2018 qui a été citée comme la date la plus plausible pour les élections municipales. Nabil Baffoun, membre de l'ISIE, a déclaré peu avant le démarrage de la réunion du conseil, que l'instance assume seule la responsabilité de maintenir ou modifier la date du 25 mars 2018. Il a, toutefois, souligné l'impératif d'adopter le code des collectivités locales car les électeurs "doivent prendre connaissance des attributions de la partie qu'ils vont élire". "Il est aussi nécessaire que le candidat présente un projet et un programme à ses électeurs, conformément aux dispositions du code des collectivités locales", a-t-il ajouté. S'agissant des difficultés évoquées par le président de l'ISIE concernant le choix de la date du 25 mars, Baffoun a indiqué que "l'instance était parfaitement consciente de ces difficultés en fixant cette date, mais elle est capable de tenir cette échéance dans les délais prévus à condition que tous les intervenants dans l'opération électorale interagissent de manière positive avec l'instance pour faciliter son travail". Une réunion de concertation s'est tenue, hier, entre l'ISIE et les différents acteurs politiques pour examiner la question des élections municipales, a annoncé le président de l'ISIE, Mohamed Tlili Mansri. Convoquée par les partis politiques, cette réunion va permettre à toutes les sensibilités politiques de se concerter autour de cette échéance électorale. Selon Mansri, les partis politiques, le gouvernement et le parlement tiennent à organiser les municipales dans les délais les plus brefs. Quant aux positions des partis au sujet de la date des élections municipales, elles semblent pour le moins mitigées. La présidente du Conseil central de Machrou Tounes, Ouatfa Belaid s'est interrogée sur l'efficience d'une telle rencontre surtout que l'ISIE a déjà entamé les démarches préalables à la tenue du scrutin municipal selon un calendrier préétabli. "L'instance électorale est indépendante et ses prérogatives l'habilitent à trancher", a-t-elle fait remarquer, estimant qu'il n'est plus question de se concerter vu que le processus électoral est déjà engagé. Corroborant les propos de Belaid, le dirigeant du parti Al-Irada, Tarek Kahlaoui, a estimé que le gouvernement a retardé la publication du calendrier électoral afin de permettre au parti au pouvoir de se préparer au scrutin. Pour le porte-parole de Nidaa Tounes, Mongi Harbaoui, le plus important pour le Nidaa Tounes est de réussir à instaurer un pouvoir local, indépendamment de la date des élections. A ce propos, il a souligné la nécessité d'aboutir à un consensus sur une date qui ne dépasserait pas mi-mai 2018. Noureddine Bhiri (Ennahdha) a, pour sa part, jugé indispensable d'organiser les élections municipales dans les plus brefs délais pour aplanir les insuffisances des structures municipales. "Cette rencontre de concertation est l'occasion de rapprocher les vues ", a-t-il dit, réaffirmant l'attachement d'Ennahdha à la tenue des élections dans les plus brefs délais.