La Commission des libertés et de l'égalité présidée par Mme Bochra Belhaj Hmida, a tenu, hier, en son siège, à Sidi Bou Said, une réunion au cours de laquelle elle a écouté les avis d'une élite d'islamologues dans le cadre de la mission que lui avait confiée le président de la république. Dans une déclaration, la membre de la commission, Mme Iqbal Gharbi, professeur d'anthropologie religieuse à l'Université de la Zitouna, nous a indiqué que cette réunion entre dans le cadre de la politique de consultation adoptée par la commission dans l'accomplissement de sa mission concernant les libertés et l'égalité, ajoutant que dans cet esprit, la commission a invité, pour cette réunion, une élite de spécialistes en matière de civilisation islamique, de droit positif et de la chariâa islamique, pour une approche multidisciplinaire de la question des libertés et de l'égalité. Elle a ajouté que le seul point d'achoppement a trait à l'égalité en matière d'héritage entre l'homme et la femme, car, en ce qui concerne l'égalité dans les autres domaines, il y a un consensus général à ce sujet. Selon son point de vue, il faut voir la question à la lumière d'une lecture des finalités de l'Islam, en ce sens qu'il y a, d'un côté, ce à quoi tend la religion musulmane, c'est-à-dire ses finalités, et de l'autre ce qu'elle a apporté. Or, a-t-elle dit, l'Islam est venu pour consacrer le bien, l'égalité, la fraternité et autres principes et valeurs universels et c'est ce qui explique qu'en Tunisie, nous avons introduit des réformes progressistes comme le Code du statut personnel, dans le respect des finalités de l'Islam. Aussi, avons-nous invité, pour cette réunion, une élite de spécialistes qui se sont intéressés à la question de l'héritage pour éclairer la voie à la commission, car leurs positions procèdent d'une approche scientifique et non pas d'une approche idéologique subjective. S'agissant des progrès réalisés, un autre membre de la commission, M. Abdelmajid Charfi, président de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, nous a affirmé que les orientations se sont précisées. Pour sa part, Mme Salwa Hamrouni, membre aussi de la commission, a rappelé que la mission confiée à la Commission des libertés et de l'égalité par le président de la République est de préparer un rapport sur les réformes à entreprendre en matière des libertés et de l'égalité, ajoutant que dans ce cadre, la commission a effectué un inventaire de tous les textes de lois contraires aux dispositions de la Constitution tunisienne de 2014 ou incompatibles avec les chartes et conventions internationales. Elle a signalé qu'il existe, en effet, plusieurs textes de lois (décrets et lois) très anciens qui ne répondent plus aux exigences de l'évolution enregistrée dans les divers domaines d'activité, notamment en ce qui concerne les libertés individuelles, dans la mesure où nous nous sommes davantage préoccupés des libertés publiques au détriment des libertés individuelles. Mme Salwa Hamrouni a souligné que la commission a présenté des propositions pour la modification de tous ces textes de lois désuets.