- Les dérapages sont devenues monnaie courante, dans le pays, et plus personne ne veut croire ni aux informations relayées dans les médias, ni aux communiqués laconiques qui n'apportent aucun éclaircissement, dans des affaires touchant à la sécurité de l'Etat ou à des affaires de corruption et de malversations. C'est le cas pour une affaire qui a fait la une d'un quotidien arabe de la place qui avait fait état d'une affaire d'espionnage explosive. Le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme et de pôle judiciaire économique et financier, Sofien Selliti, a affirmé que les rumeurs divulguées par le quotidien "Al Chourouk" sur un scandale d'espionnage impliquant des parties tunisiennes et étrangères est infondée. Et de rectifier "l'affaire concerne, plutôt, des crimes financiers et de malversation". Selliti a ajouté, dans un communiqué publié vendredi, que les informations relayées par le média concerne des faits que le parquet avait ordonné la vérification à travers l'unité de recherche dans les crimes terroristes et les crimes organisés touchant la sécurité du territoire national à la direction générale de la sécurité nationale d'El Gorjani. Les investigations menées ont confirmé que l'affaire se rapporte à des crimes financiers et de malversation et, en raison de sa nature, elle a été confiée au pôle judiciaire économique et financier. Le quotidien "Al Chourouk" a publié une enquête sur deux parties sous le titre "scandale d'espionnage en Tunisie...des ministres, des chefs de partis politiques, des directeurs de banques et un ancien directeur général de la douane impliqués dans un réseau d'espionnage dirigé par un homme d'affaire français". Le journal indique qu'après l'émission d'un mandat d'arrêt contre le conseiller du ministre de la Santé et d'un directeur général au ministère des Domaines de l'Etat, les recherches auraient révélé l'implication de hauts fonctionnaires de l'Etat et des hommes politiques dans un grand scandale d'espionnage. Al Chourouk écrit aussi que d'éminentes personnalités politiques et des directeurs généraux seraient impliqués dans une affaire d'espionnage pour le compte d'un Français et évoque l'existence d'une application suspecte à l'intérieur du Palais de Carthage". Et comme si de rien n'était, les services concernés ont voulu nous faire avaler la pillule, sans détails et sans explications. Certes, l'affaire de la corruption et des malversations est en cours d'instruction, mais ce n'est pas ce simple communiqué qui peut tranquilliser le citoyen qui n'en finit pas d'être pris pour le dindon de la farce. L'ère de la langue de bois est bien révolue, mais certains continuent à croire qu'ils peuvent leurrer l'opinion publique, surtout que pareilles informations publiées par un quotidien très lu ne peuvent passer inaperçuses. Si l'auteur de l'article est fautif, il doit être sanctionné, comme le prévoit la législation, parce qu'il serait l'auteur d'allégations qui risquent de faire du tort au pays.