Le nouveau long-métrage de fiction : « L'amour des hommes » du réalisateur tunisien Mehdi Ben Attia, qui sortira le 11 avril sur nos écrans, est un film qui se démarque par son sujet inattendu et par son rythme quelque peu lent et dur mais qui se laisse tout de même voir. Une projection en avant-première de ce film a eu lieu le 7 avril à Mad'Art Carthage en présence du réalisateur et de quelques membres de l'équipe de ce film, à savoir le producteur Habib Attia et les comédiens : Raouf Ben Amor, Sondos Belhassen et Haythem Achour. « L'amour des hommes » est une coproduction franco-tunisienne entre « 4 à 4 Productions » et « Cinétéléfilms. » Il est distribué en Tunisie par « Hakka Distribution. » Son actrice principale est Hafsia Herzi, une comédienne française d'origine tuniso-algérienne qui retrouve ici le cinéma tunisien après y avoir tourné auparavant dans : « La graine et le mulet » d'Abdellatif Kéchiche et « Daouaha » (Secrets) de Raja Amari. Et dans « L'amour des hommes », elle joue le rôle d'Amel, une jeune fille tunisienne passionnée par la réalisation de portraits de jeunes qu'elle croise dans la rue. Du coup, le rôle galvaudé du photographe masculin devient ici féminin. La femme est donc désirante en premier lieu dans cette histoire. Elle se limite d'ailleurs à un seul désir celui de prendre des clichés de jeunes en séances privées. Elle déclinera les offres de ceux qui lui proposent une partie de plaisir. Donc, l'approche émotionnelle compte le plus pour elle, loin des relations charnelles. « L'amour des hommes » nous prend au dépourvu pour vivre les sensations intérieures de cette jeune fille loin des clichés classiques. Une virée joyeuse vers d'autres sensations qu'Amel continuera d'entreprendre même après la mort accidentelle de son fiancé. Serait-ce là sa détermination à chercher autrement le bonheur et l'équilibre affectif. Son beau-père, rôle interprété par Raouf Ben Amor, croit à la vie libre de la fille tunisienne. Il lui offrira son toit pour y loger. Mais les choses tourneront aussi bien en mal qu'en bien. Car ce dernier lui déclarera son amour pour elle. Le film tente de mettre à nu en plus des modèles d'Amel, les paradoxes des « lois » sociales qui régissent les relations homme-femme en Tunisie. D'un autre côté, il est un détail et ce n'est qu'un détail qui se situe au niveau des dialogues en dialecte tunisien des acteurs non tunisiens où ces derniers brillent par leur accent qu'on remarque d'emblée.