L'Association Tunisienne pour l'Intégrité et la Démocratie des Elections (ATIDE) a relevé des lacunes dans le processus du vote des forces armées et de sécurité qui s'est déroulé le 29 avril courant. Ce scrutin revêt un caractère tout particulier dans la mesure où les militaires et policiers sont autorisés, pour la première fois dans l'histoire du pays, à s'exprimer dans les urnes, a noté l'Association. Dans un rapport publié, hier, sur l'observation du vote des sécuritaires et militaires lors des municipales de 2018, ATIDE a constaté de nombreux problèmes au niveau du registre des électeurs. «Certains électeurs n'ont pas retrouvé leur nom dans le registre des électeurs» (Ils étaient quatre dans la circonscription de Ben Arous et à Ezzahra), a relevé l'association dans le même rapport. ATIDE a fait état d'une importante affluence d'agents de la Douane pour voter alors qu'ils sont inscrits parmi les civils qui devraient, selon l'instance électorale, voter le 6 mai prochain. Autre problème observé par ATIDE, la présentation d'un document au lieu du badge par les représentants de listes candidates (Ben Arous, le Kef et Kairouan). «Il y a une similitude entre les badges des représentants des listes candidates et ceux des membres du bureau de vote, en l'absence de photos d'identité «, a dénoncé l'association dans son rapport. Sur un autre registre, ATIDE a enregistré des dépassements consistant en la distribution de dépliants devant le bureau de vote (liste Kolna Chabeb à Ksar Helal et au Kef) et de tracts devant le bureau de vote (Fouchana, Ben Arous). Par ailleurs, l'association a fustigé la présence des représentants de partis politiques devant le centre de vote pour inciter les policiers à voter pour la liste de leur parti (Mhamdia et Ben Arous). D'après ATIDE, la journée de 29 avril a été caractérisée par un faible taux de participation et une absence totale de votants dans certains centres (Ajim, Djerba). Les Centres de vote ont fermé leur porte à 18h:00 dans des conditions normales, a encore souligné l'ATIDE. Le taux de participation des sécuritaires et militaires au vote pour les élections municipales 2018 a atteint 12% à l'échelle nationale, a annoncé, dimanche soir, l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE). Sur un total de 36495 militaires et sécuritaires inscrits au registre des électeurs, 4492 seulement se sont rendus, dimanche, aux urnes pour élire leurs représentants aux conseils municipaux, selon la même source. Le nombre le plus élevé d'électeurs, parmi les membres des deux institutions, à été enregistré à Monastir avec 373 électeurs alors que le plus faible a été à Tataouine, soit 28 sécuritaires et militaires. Le taux de participation le plus faible (nombre d'électeurs rapporté au nombre d'inscrits) a été enregistré dans le gouvernorat de Jendouba avec 5%, selon les données présentées lors de cette conférence. Le taux de participation de cette catégorie était «faible», a estimé le président de l'ISIE, Mohamed Tlili Mansri, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Instance après fermeture des bureaux de vote. Ce résultat s'explique par «les appels lancés par certains syndicalistes sécuritaires pour boycotter les élections», a-t-il ajouté.