- La loi de l'offre et de la demande s'est imposée de belle manière dans les marchés tunisiens et l'acuité de la hausse vertigineuse des prix des années précédentes a été atténuée par l'abondance de l'offre et la vigilance du contrôle économique et sanitaire qui veillent au grain, dans certaines régions. Ainsi, malgré la voracité des intermédiaires, les excès ont été tempérés, avec certains produits dont les prix sont abordables. Toutefois, l'usure du pouvoir d'achat des Tunisiens est devenue une réalité quotidienne et plusieurs citoyens rencontrés, dimanche matin, au marché central de Tunis, ont été unanimes à souligner que la hausse, même relative, des prix des produits agroalimentaires vendus dans cet espace, a réduit leur pouvoir d'achat et changé leurs modes de consommation quotidien. "Cette année, Plusieurs plats ont marqué leur absence sur la table de rupture de jeûne de la famille tunisienne", ont-ils ajouté. Ces consommateurs ont fait savoir à l'Agence TAP qu'ils n'arrivent pas à acheter certains produits exposés, tels que l'huile d'olive, la viande rouge, les poissons, les dattes, les légumes et certains fruits, soulignant que le citoyen de la classe moyenne appartient désormais aux catégories à faible revenu. Et d'ajouter : "Nous achetons juste les nécessités vu la hausse des prix et la frénésie des citoyens, outre l'absence du contrôle ". Pour leurs parts, les commerçants du marché central ont mis l'accent sur la régression du nombre de leurs clients qui fréquentent désormais le marché, occasionnellement ou les dimanches, à cause de la hausse des prix des produits de consommation, la faiblesse du pouvoir d'achat et le recours des consommateurs aux points de vente du producteur au consommateur. Ces points de vente qui permettent aux agriculteurs de commercialiser leurs produits ont impacté les commerçants du marché vu qu'ils achètent leurs produits auprès des agriculteurs avant de les vendre avec une faible marge bénéficiaires. Ces points de vente du producteur au consommateur ne peuvent, en aucun cas, être la solution, surtout avec les méthodes avilissantes des commerçants et la longue attente pour être servi. Il y a, même, des fois, où la marchandise servie ne peut avoir de destination que la poubelle, tellement les produits sont avariés et impropres à la consommation, surtout à la fin de la journée et avant la fermeture de ces points de vente. Par ailleurs, les campagnes de contrôle économique et sanitaire des produits alimentaires de grande consommation ont été lancées dans les gouvernorats. Menée par des brigades mixtes de contrôle économique et de polices municipales et de l'environnement à Mahdia, notamment, la campagne a jusque-là permis la saisie de 121 litres de boissons au jus, d'une importante quantité de pâtes alimentaires, de sucre ainsi qu'une quantité de thé impropre à la consommation. La campagne s'est également soldée par la saisie de plus de 1000 litres de lait, 3000 pièces de Yaourt, 44 kg de fromage outre 34 kg de gâteaux impropres à la consommation. Selon Samir Lahouel, sous-directeur de la santé environnementale à la direction régionale de la santé, quelque 145 procès verbaux ont été rédigés à l'encontre des contrevenants pour hausse illicite des prix, ventes de produits impropres à la consommation et non respect des conditions de stockage. La campagne dont la durée n'a pas été fixée, vise à contrôler la qualité des produits exposés ou stockés dont les viandes et les produits laitiers et à s'enquérir de la salubrité des locaux.