Le bon et le moins bon caractérisent la programmation concoctée spécialement pour le mois du jeûne par les chaînes télévisées tunisiennes publiques et privées. Les feuilletons, sitcoms, séries, variétés, émissions de jeu, l'incontournable et inévitable « caméra cachée » (mon œil !) et les reprises datant parfois de plus de quinze années, y sont au rendez-vous. « C'est le plein de programmes destinés à tous les goûts » dans une langue de bois qui ne se respecte pas et ne respecte personne. C'est le mois du jeûne le jour, de la bonne bouffe le soir et cerise sur le gâteau : de la programmation télévisuelle intense également nocturne ! C'est à voir ou à ne pas voir, à voir et à zapper. Car le niveau des programmes se présente soit comme juste moyen, faible et anachronique, ou d'un amateurisme parfait qui frise le ridicule. C'est le cas du feuilleton « Ali Chouerreb » dans les faits, les costumes et particulièrement les accessoires. Et c'est comme si faire de la télé incombe à quiconque, aux arrivistes qui ont trouvé la voie ouverte devant eux grâce à la contribution des boites de production qui font dans tout, dans la publicité et les sitcoms. D'autres mannequins, ex-figurants et figurantes dans les émissions de jeu, pitres amateurs d'expression théâtrale s'ajoutent à la liste. Et où sont les professionnels qui sont non seulement les plus habiletés, mais les seuls à le faire ? Ils ont été préférés aux « producteurs », « animateurs » et « présentateurs » parachutés qui n'ont jamais fréquenté un institut de presse ou un institut de formation théâtrale. Mieux encore, tout le monde pourra les voir. Car le téléspectateur ne pourra rien rater même si deux, trois ou quatre feuilletons ou autre chose sont diffusés à la même heure sur l'une ou l'autre des chaînes. Car tous les programmes sont rediffusés à longueur de journée, de jour comme de nuit. Un remplissage parfait pour abrutir au mieux le téléspectateur lambda qui, dans la plupart des cas, n'a rien d'autre que la télé pour se divertir. Pourtant et à notre humble connaissance, les rediffusions concernent seulement les bons programmes que les responsables des chaînes connaissent parfaitement et que les téléspectateurs demandent leur rediffusion. Sinon, la télé devient parfois une chaîne pour deux à trois programmes ! Les concernés se reconnaîtront ! La « Wataniya 2 » a bien fait de reprendre plusieurs anciens programmes à l'instar des « Kalabess » de feu Skander Khélil et les « Klemjia » du Dr Abdelkader Jedidi entouré de quelques-uns de nos illustres caricaturistes et autres chroniqueurs acerbes et la série de Moncef Dhouib : « Ya msahharni » qui colle parfaitement aux atmosphères artistiques du Tunis d'antan. Et pour cette première semaine de Ramadan sur nos télés devenues innombrables, le choix est-il permis ?