La soirée de Ramadan devant le petit écran ne s'arrête pas seulement à la fidélité des téléspectateurs aux feuilletons tunisiens, arabes et turcs doublés en Tunisien et aux sitcoms, toutes chaînes confondues. Cette « sacrée » soirée concerne aussi le plein de spots publicitaires, particulièrement ceux vantant les particularités des produits alimentaires (Ramadan oblige) et les nouvelles offres, inimaginables parfois, des opérateurs de téléphonie mobile. Mais le « Hic » demeure dans le fait où à chaque pub, on zappe généralement vers une autre chaîne pour regarder, peut-être, un extrait d'un autre feuilleton, mais on se retrouve nez à nez avec un spot que nous avons déjà « consommé » et même appris par cœur ! Le zapping joue donc ici un rôle important pour faire découvrir et faire connaître, bon gré, mal gré, les pubs locales « spécial Ramadan. » On n'échappera donc pas, de si peu, aux annonces publicitaires qui « meublent » nos soirées, en ce mois saint. Le zapping, pour y rester, devient un « zapping pub » pour le commun des téléspectateurs. Et non seulement la publicité vient interrompre un programme en son beau milieu, pour des raisons commerciales bien compréhensibles, elle occupe désormais toutes nos chaînes nationales et privées, s'imposant comme une part importante des programmes. On voulant la négliger, le téléspectateur- zappeur la retrouve au tournant, surgissant sans crier gare. C'est « Le salaire du zappeur », dixit Serge Daney. La publicité s'infiltre donc entre tous les programmes en surfant au milieu de la concurrence des chaînes pour produire des feuilletons pour Ramadan. Mais faut-il rappeler que, sans la pub, rien ne pourrait être réalisé pour le public friand de feuilletons et autres programmes de divertissement comme la « Caméra cachée », devenue depuis des dizaines d'années l'autre « Brika » de Ramadan. Complémentarité Les spots publicitaires viennent-ils donc damer le pion aux feuilletons ? Que non ! Car, il s'agit ici de complémentarité, qui est d'usage depuis belle lurette, entre le producteur et l'annonceur pour arriver à satisfaire les deux parties. Chacune vante son produit à sa manière. Entre la culture de l'esprit, voire de la pensée et celle de la consommation, il y'a un monde. Mais ici, ils vont agréablement ensemble. Et mieux encore, il est des émissions produites carrément par des annonceurs. Qui dit mieux ? Tant que l'argent est déjà là, il n y a plus à s'inquiéter pour les fonds. Serait-il donc nécessaire de ne plus zapper la publicité sur le petit écran ? Il serait superflu de le faire, car elle demeurera toujours présente autant que les feuilletons de Ramadan, étant donné qu'elle est une partie prenante dans le processus et le plan de production des programmes télévisés, comme précédemment dit. La pub, n'est pas de la fiction, au premier degré, mais elle est aussi à un second niveau de réflexion. Car un spot raconte également une histoire entre trente secondes et une minute. Un exercice encore plus ardu que celui de raconter la même histoire, peut-être en quinze épisodes d'un feuilleton télévisé. En attendant la rupture du jeûne, « Chahya Taiba ! »