Quelle mouche a piqué le préposé à la sécurité d'un établissement public qui s'est finalement retrouvé impliqué devant la justice pour avoir bêtement présenté aux policiers, qui effectuaient un simple contrôle d'identité dans un café, une attestation professionnelle et un carnet de soins appartenant à un agent de la sûreté nationale ? Une idée saugrenue qui lui est passée par la tête alors qu'il n'a rien à se reprocher et qui lui vaudra certainement une sentence qu'il regrettera sans doute, étant déjà sur le point de perdre son emploi. En vérifiant les papiers présentés par l'agent de sécurité, les forces de l'ordre se rendirent rapidement compte qu'il ne s'agit pas de la même personne puisque les identités étaient différentes. Conduit au poste de police de la cité Yasminet, il leur indiqua qu'il est employé dans une entreprise de la région, chargé du gardiennage. Un jour, alors qu'il se rendait au café, il a trouvé sur le trottoir ces documents qui appartiennent à un policier. Il les ramassa pour pouvoir s'en servir et obtenir des privilèges quand l'occasion se présente. Traduit devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Ben Arous pour usurpation de fonction, le prévenu a fait volte-face, tout en reconnaissant que les policiers avaient bien examiné les papiers qu'il leur avait montrés. Il a ajouté également qu'il leur a aussi dit qu'il avait l'intention de les rendre à leur propriétaire. " Je n'ai jamais prononcé que j'appartenais au corps de la sûreté nationale " a-t-il affirmé devant le juge qui lui a rétorqué : " Pourquoi alors n'as-tu pas remis les documents que tu as trouvés au poste de police au lieu de les avoir présentés aux agents qui contrôlaient ton identité. Tu voulais certainement te faire passer pour un policier ". Ce qu'a nié farouchement l'inculpé. Dans sa plaidoirie, l'avocat a insisté sur le fait que l'accusé est un client assidu du café et que tout le monde connaît son emploi d'agent de sécurité dans l'établissement public du coin. " Il est impossible alors à mon client d'usurper la fonction de gardien de la paix durant le contrôle policier effectué, sinon il aurait été immédiatement dénoncé par la clientèle du café " a martelé la défense qui a sollicité du tribunal la relaxe du prévenu. Le verdict sera rendu ultérieurement, après les délibérations d'usage.