Alors qu'elle s'apprêtait à partir en voyage de l'aéroport international Tunis-Carthage, la présidente de l'Instance vérité et dignité (IVD), Sihem Ben Sedrine, s'est vue confisquer son passeport diplomatique par la police des frontières. Une procédure légitime et prévisible puisque le mandat de l'IVD et de sa présidente a pris fin le 31 mai 2018 conformément à la loi de la justice transitionnelle et à la décision de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Avec la fin de ce mandant, Sihem Ben Sedrine ne bénéficie plus des avantages de son ancien poste dont, entre autres, le passeport diplomatique qui lui permet de voyage sans avoir à demander des visas ou à faire les files d'attente à l'aéroport. Mais fidèle à ses habitudes, Ben Sedrine en a décidé autrement et a fait de cette procédure légale et habituelle tout un plat. Après avoir annulé son voyage, elle a appelé à un point de presse tenu au siège de l'Instance hier. Une conférence au cours de laquelle elle a fait porter la responsabilité de l'incident au ministre des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui, expliquant que son ministère a été parmi les départements ayant le plus bloqué les travaux de l'IVD. Elle a de même rappelé que l'article 66 de la loi de la justice transitionnelle sanctionne l'auteur d'une quelconque entrave volontaire aux travaux de l'Instance d'une peine pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement. Un article auquel a eu recours l'IVD suite à cet incident à en croire sa présidente qui a affirmé que la confiscation de son passeport bleu n'a absolument rien à voir avec l'expiration de son mandat rappelant que les passeports des autres membres de l'IVD ont déjà été confisqués ce qui représente, selon elle, un abus de pouvoir. Revenant sur la question de l'expiration de son mandat, elle a rappelé que le gouvernement lui a promis de laisser l'Instance finir ses travaux pour honorer ses engagements vis-à-vis des victimes ce qui n'a pas empêché certains départements de rompre totalement les liens avec cette dernière en réclamant le retour de leurs fonctionnaires détachés et de leurs matériels. A la fin de la conférence de presse, elle a rappelé que personne ne peut achever les travaux de l'IVD puisque personne ne détient la qualité requise pour le faire. Ce défi n'est pas le premier pour Sihem Ben Sedrine qui a lancé tellement de défis à l'Etat et ses institutions. Ignorer les verdicts du Tribunal administratif, tenter de récupérer illicitement les archives se trouvant au palais de Carthage, mettre en doute l'Indépendance de la Tunisie et bien d'autres affaires juteuses ont déjà été traitées par Sihem Ben Seddrine et sa clique qui, depuis Mont plaisir, continuent de n'en faire qu'à leur tête face à un blocage dû, en grande partie, à une loi portant sur la justice transitionnelle ne comprenant que failles et verrouillages.