Un jeune homme quadragénaire, fonctionnaire de son état a comparu récemment devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour menace et port d'arme prohibé. Les faits dans cette affaire concernent un chauffeur de taxi déclarant avoir été attaqué et menacé par un client. Un jeune homme après avoir hélé le taxi, demanda au chauffeur de le conduire chez lui, du côté de Douar Hicher. Arrivé à destination, au lieu de payer sa course, le client exigea du taximan de lui remettre la recette du jour. Il escomptait pourtant percevoir la meilleure somme de la journée, ayant effectué une course «long courrier». Le quadragénaire pourtant bien habillé laissait à croire qu'il venait tout juste de quitter son bureau après une longue journée de labeur. Assis sur la banquette arrière, il demanda au conducteur de le ramener à Douar Hicher. Il engagea aussitôt la conversation en évoquant le problème de la circulation comme pour rassurer le conducteur qui, d'habitude, refuse de s'aventurer dans ces quartiers populaires de la capitale. Seulement, et contre toute attente, le chauffeur fut sommé par le client de se garer à droite, avant de lui pointer un couteau au niveau du cou et lui demander l'argent. Le conducteur, faisant semblant de se soumettre aux ordres du braqueur, l'informa que l'argent était dans ses poches. Il devait en principe descendre du véhicule pour pouvoir le lui remettre. Une fois hors du taxi, le chauffeur tira d'une de ses poches une bombe à gaz lacrymogène et réussit à paralyser les mouvements du passager avant de demander de l'aide aux agents de police de la région. Interrogé, le braqueur s'est avéré un honorable fonctionnaire occupant un poste important dans un organisme étatique. Il n'empêche qu'il fût inculpé du délit de vol à main armé. Devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis il clama son innocence, affirmant que son intention était de jouer un mauvais tour au chauffeur de taxi, à titre de plaisanterie ; niant, toutefois, qu'il le port d'arme prohibé. Son avocat demanda les circonstances atténuantes en plaidant la requalification de l'infraction, les faits ne constituant que des violences graves.