La plaisance constitue un produit de niche, s'appuyant sur des ports et des mouillages prestigieux. Les retombées financières sont nombreuses, immédiates parfois. La plaisance constitue un élément attractif permettant des retombées touristiques élargies, tant l'image des alignements de yachts attire finalement les touristes plus modestes et participe au renforcement de l'image prestigieuse de certains bassins de centre-ville anciens ou de stations nouvelles qui attire chaque année des milliers de plaisanciers. Le secteur de la plaisance est à développer car cette activité ne représente, actuellement, que 0,7% de la capacité d'accueil en Méditerranée. Sur un total de 270 mille bateaux de plaisance qui sillonnent les mers et océans, chaque année, à travers le monde, la Tunisie n'en accueille que 1%, l'équivalent de 2.500 bateaux par an. Le ratio d'équipement est des plus faibles de la région 0,25 bateau par 1.000 habitants. Nul doute que le secteur du tourisme de plaisance est un produit à part entière drainant une clientèle de luxe et des recettes de devises considérables tout en créant des postes d'emplois. L'infrastructure maritime tunisienne est propice au développement de ce secteur. En effet, notre pays dispose d'une chaîne de 25 ports de plaisance et mouillage en plus de mille cinq cents postes d'accostage qui offrent aujourd'hui des possibilités d'hivernage pour les bateaux de plaisance. Les marinas de Tabarka, Sidi Bou Saïd, Kantaoui, Yasmine Hammamet, Monastir, Bizerte et Djerba sont dotées de toutes les commodités nécessaires. Ce secteur à forte valeur ajoutée est très porteur pour la Tunisie comme l'a indiqué la ministre du Tourisme Selma Elloumi au Leaders «Un plaisancier étranger dépense de 16 à 19 fois plus qu'un touriste balnéaire… Maintenant, on doit s'organiser et agir. Divers aspects sont presque tous prioritaires. La réglementation d'abord. Le code maritime promulgué en 2011 doit être complété par ses textes d'application. La taxation des bateaux de plaisance et toute la fiscalité sont à réduire. Tout un régime incitatif est à mettre en place. Un financement approprié est à mobiliser. Les formalités sont à alléger, qu'il s'agisse de l'enquête d'acquisition d'un bateau de plaisance, des procédures d'arrivée-départ et autres. Il y a aussi l'important volet de la formation, dans les divers métiers du nautisme. De la gestion des centres d'animation et bases nautiques aux plongeurs professionnels, skippers (marins), stewards et hôtesses à bord, réparateurs, etc. Côté promotion et marketing, nous devons reprendre l'initiative en la matière, avec des stratégies appropriées, de vraies campagnes intensives ciblées, des moyens suffisants et des équipes dédiées». Une bonne animation nautique L'animation nautique se développe avec les yachts, les voiliers, les parachutes ascensionnels, les planches à voile, les pédalos, les catamarans, les skis nautiques et les pédalos. L'étude évalue à 20 millions de dinars par an les recettes que la Tunisie peut en tirer à travers l'accroissement du chiffre d'affaires des ports de plaisance tunisiens, les services générés par cette activité et les dépenses locales des plaisanciers étrangers. Nos ports pourront recevoir plusieurs plaisanciers qui trouvent de difficultés à parquer leurs bateaux. En effet, de nombreux ports sont saturés en été en Europe, incitant les plaisanciers à parquer leurs bateaux hors de l'eau, comme cela se fait sur de nombreuses côtes de la Méditerranée. Le cas le plus édifiant est la Bretagne. Environ 60.000 bateaux de plaisance à voile ou à moteur, sont stationnés en Bretagne mais il y en a près de 10.000 en liste d'attente. Des carences en anneaux, il y en a partout sur le littoral méditerranéen et cela constitue une entrave pour certains plaisanciers pour parquer leurs bateaux. Cette pénurie d'anneaux pourra attirer cette clientèle de plaisanciers vers nos ports. Pour de nombreux restaurants, commerces et hôtels, ce tourisme de plaisance est porteur. L'arrivée des yachts anime les ports. Passer en revue les yachts alignés, admirer les lignes, les chromes, tenter d'apercevoir les propriétaires, savoir s'ils sont célèbres… Tout ceci renforce l'attractivité de nos marinas. Les terrasses des cafés et des restaurants se remplissent de clients. Toute une dynamique festive et commerciale entoure donc ces quais de la plaisance. Une autre activité à développer, c'est la chartérisation. La ministre du Tourisme appelle à changer la réglementation en vigueur. «C'est un créneau rentable qui peut profiter à plus de 2 500 bateaux tunisiens et étrangers actuellement dans nos ports. La chartérisation est à organiser et autoriser» dit-elle. Bref, notre pays est déterminé à conforter et promouvoir la plaisance au niveau national et à contribuer à son développement dans le bassin méditerranéen.