Confrontation très agréable à suivre avec un suspense à couper au couteau et un chassé-croisé palpitant avec à l'arrivée cinq buts de belle facture. Que demander de plus ? Cependant la fête a été ternie par une poignée d'énergumènes parmi les 2500 spectateurs présents et qui n'honorent nullement la glorieuse famille nordiste avec une déferlante de jets de projectiles sur l'aire de jeu qui contraignit l'arbitre à arrêter le match pendant quelques (8') ! Ghaith Sghaier en bourreau Nous disions dimanche sur nos colonnes que Gérard Buscher maitrisait sur le bout des doigts le mode de fonctionnement de ses anciens protégés Bizertins. En effet et d'entrée de jeu, les visiteurs allèrent immédiatement aux charbons acculant leurs vis-à-vis dans leurs derniers retranchements à la surprise générale de ces derniers ne s'attendant guère à pareille audace de la part de ces néophytes Hammam-Lifois. Zied Ounalli, Watara voire Seddik Mejri tentèrent de secouer le cocotier mais ne purent point desserrer l'étau avec des banlieusards ayant paru avoir mangé du lion appliquant à la lettre les consignes : fermeture de toutes les issues et un bloc haut associé à un pressing asphyxiant. Et les choses ne trainèrent point avec un tableau d'affichage marquant un insolite mais non moins méritoire et logique (0-2) à la 55èmeminute œuvres de ce diable de Ghaith Sghaier (40' et 55'). Le réveil de Watara Ayant cru à tort que l'affaire était désormais dans le sac, les visiteurs levèrent le pied et perdirent leur football alléchant pratiqué jusque-là. Pis encore du moment qu'ils se permirent quelques gestes fantaisistes synonymes d'un manque manifeste d'humilité et d'expérience. La sanction ne se fit pas attendre avec une remontée spectaculaire des locaux en l'espace de (8') Watara étant passé par là ! Il faut dire également que l'incorporation de Youssofa Mbégué à la place de Wajdi Jabbari et le passage de Halim Darragi au couloir gauche ont été déterminants dans ce come-back. Coup sur coup, trois buts furent inscrits en faveur des locaux : Farès Meskini contre son camp sur une tentative de Watara( 68'), Youssofa Mbengué d'un tir puissant ( 70') et encore une fois Watara (72'). Belles leçons à tirer Pour les nordistes tout d'abord qui crurent en leurs chances et n'abdiquèrent point ce qui dénote de leur force de caractère et de leur maturité. Aux antipodes, les verts ne semblent pas avoir assimilé les conséquences de leur manque d'humilité à Kairouan et remettent ça mais ce coup-ci la correction a été cinglante et trop dure à digérer. Erreur de jeunesse ? Peut-être mais à ce niveau pareils errements itératifs se paient rubis sur l'ongle avec ce vieil adage qui s'applique comme un gant pour eux : "Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise"! Déclarations des entraineurs Montassar Louhichi (CAB): "Une entame catastrophique des débats avec mes joueurs ratant toutes leurs initiatives et un manque manifeste de réussite. Les réglages amenés durant la pause ont été bénéfiques et concluants. Trois buts inscrits avec autant de vendangés. Je l'ai toujours dit , tant que le groupe crée des occasions de scorer il n'est pas question de se mettre martel en tête et d'avoir peur. Non, je n'ai jamais douté en dépit de l'écart somme toute conséquent, sûr que j'étais de la force de caractère des miens. Ils ont fait preuve en effet d'une rage de vaincre, d'une volonté inébranlable de conjurer le mauvais sort et d'une farouche détermination qui font plaisir et me rassurent quant à l'avenir de cet attachant et jeune groupe solidaire à souhait. Mais attention ,nous devons garder les pieds sur terre et continuer à durement travailler car le plus difficile commence pour nous où nous serons désormais attendus au tournant". Gérard Busher (CSHL) : « Je n'en reviens pas !Ce n'est pas le CAB que je respecte du reste qui a gagné mais ce sont mes joueurs qui ont « tenu mordicus »à perdre et à lui offrir sur un plateau argenté ces trois points alors qu'il n'en demandait pas tant au vu de la physionomie des ¾ du match. L'avertissement de notre dernière sortie à Kairouan n'a pas été retenu où mes joueurs s'en sortirent à moindre frais. A deux à zéro, ils sont sortis de leur bulle avec pertes incompréhensibles de pratiquement tous les duels, tous les ballons. Suffisant pour que la machine Cabiste se mette en branle avec le résultat que l'on connait. Quand on ne respecte pas l'adverse et quand on s'amuse à le traiter par-dessus la jambe la sanction est inéluctable devant une équipe solide et respectable. J'espère que ces douloureuses expériences de Kairouan et d'Al Alia seront bénéfiques dans le futur.Nous sommes encore au début du parcours et les miens doivent faire montre d'humilité car le chemin est encore très long et ils n'ont rien montré jusque là".